Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) correspond au salaire horaire minimum en dessous duquel aucun travailleur, à l’exception des VRP, ne peut être rémunéré. Instauré en France en janvier 1970, il est venu remplacer le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui avait été lui-même mis en place en 1950 afin de relancer la consommation et de lutter contre la pauvreté dans un contexte d’après-guerre extrêmement inflationniste.
Au fil des années, la promesse de ce nouveau dispositif qui visait à passer d’une logique de lutte contre la pauvreté à celle de « booster » la croissance en exerçant un effet de rattrapage par rapport au salaire moyen a fait long feu. Les revalorisations mécaniques du Smic en fonction de l’inflation ne suffisent pas à changer la situation des travailleuses et des travailleurs qui n’arrivent plus à vivre décemment de leur travail.
Pour la FCE-CFDT, il est indispensable de redonner du sens aux systèmes salariaux dans les branches et dans les entreprises, en les articulant à des systèmes de classification qui tiennent compte des compétences mobilisées.
Du point de vue salarial, le Smic ne devrait concerner que les salariés débutants occupant un poste non qualifié. Il est indispensable que d’une part, le salaire minimum permettre de vivre convenablement de son travail et que d’autre part, la négociation collective puisse trouver sa place pour redéfinir des paliers dans la progression des salariés pas ou peu qualifiés.
La FCE-CFDT revendique dans chacune de ses branches professionnelles une revalorisation de la grille des salaires minima afin notamment que les premiers coefficients puissent être supérieurs au Smic, sans pour autant tasser la grille. En cas d’inaction des employeurs, les exonérations sur les bas salaires doivent pouvoir être suspendues jusqu’à leur régularisation dans les branches et les entreprises. A l’échelle de celles-ci, la CFDT revendique la suppression automatique des exonérations de cotisations sociales pour les salariés maintenue au Smic au-delà de deux ans, afin de peser sur de réelles perspectives d’évolution de carrière.
Au début de l’année 2024, la FCE-CFDT est intervenue dans l’ensemble des branches de ses secteurs professionnels pour exiger l’ouverture de négociations sur la révision des classifications conformément aux dispositions de l’Accord National Interprofessionnel de 2023 sur le partage de la valeur.
Bien que la question du niveau du Smic soit importante, l’enjeu principal reste pour la FCE-CFDT de redonner du sens aux systèmes de rémunération dans les entreprises en développant de véritables politiques salariales pour mieux rétribuer le travail et permettre à chaque salarié-e d’en vivre dignement.