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???????? ?????? (le rêve grec)

C’est sans réelle surprise que le parti grec anti-austérité Syriza est arrivé en tête des élections législatives avec 38%. Sans majorité absolue, Alexis Tsipras, Premier ministre, a fait le choix de s’allier avec le parti de droite souverainiste Grecs Indépendants (AN.EL)...

C’est sans réelle surprise que le parti grec anti-austérité Syriza est arrivé en tête des élections législatives avec 38%. Sans majorité absolue, Alexis Tsipras, Premier ministre, a fait le choix de s’allier avec le parti de droite souverainiste Grecs Indépendants (AN.EL). La révolution grecque tant voulue par le peuple, attendra sans doute un peu… Si la volonté affichée est bien de rompre avec les mesures économiques drastiques, la sortie de la zone euro ne semble heureusement plus être au programme de cette nouvelle majorité.

S’appuyant sur l’histoire de l’Europe, Alexis Tsipras souhaite renégocier le montant de la dette grecque s’élevant aujourd’hui à 321,7 milliards d’euros. En effet, ce n’est pas la première fois qu’un pays européen frôle la faillite. L’Allemagne, après la Seconde Guerre Mondiale, a été sauvée économiquement par l’accord de Londres de 1953 dans la suite du Plan Marshall. Celui-ci réduit de moitié la dette du pays et échelonnent les remboursements sur 20 ans. Cela a ainsi permis à l’Allemagne de soutenir son Industrie, de conquérir de nouveaux marchés et d’augmenter les aides publiques. Ces choix politiques et économiques ont sorti le pays du marasme et de l’étouffement de son économie, maintenant ainsi un climat de paix face au risque lié à la montée des extrêmes. 

Force est de constater qu’aujourd’hui même les pays qui n’ont pas connu de réelle austérité économique voient le poids des partis radicaux et extrêmes augmenter d’élections en élections. Le projet européen ne fait plus sens, laissant la place au repli nationaliste et au rejet de l’autre. C’est un réel danger pour la paix, pour la démocratie, pour l’évolution vers une société plus solidaire et plus juste.

Même si le contexte est différent, le contraste entre l’accord de Londres, en 1953, et l’intransigeance actuelle à l’égard des pays endettés démontre à quel point la pensée économique a changé. « Rembourser sans s’appauvrir » était alors le mot d’ordre. 60 ans plus tard, la politique d’austérité menée ces dernières années pourrait-elle évoluer ? Les dernières positions de la BCE, qui relance la planche à billets à hauteur de 1140 millions d’euros, ou le plan Junker qui vise à réinjecter 300 milliards d’euros pour aider à la compétitivité des pays, marquent une inflexion avec les politiques d’austérité européennes. Si des mesures de réduction de la dette des Etats doivent être prises, elles ne doivent pas remettre en cause la construction d’une véritable Europe sociale et solidaire.

La Grèce nous le rappelle : l’histoire nous rattrape, sachons en tirer les 
enseignements. 

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