Le syndicat américain USW et l’Icem, Fédération mondiale de la Chimie, de l’Energie et des Mines, ont fait se réunir les 19 et 20 mars derniers le Réseau syndical mondial de Goodyear. Près de 50 délégués, issus de 12 pays différents, se sont ainsi rendus à Akron, aux Etats-Unis. Au programme, l’examen de la situation économique du groupe, notamment l’impact sur les résultats du groupe des douze semaines de grève de 15 000 salariés, à l’appel du syndicat USW. Un impact chiffré à une perte d’environ 330 millions de dollars, mais qui aura contraint la direction à négocier des garanties sur l’avenir des sites à court terme et à donner des engagements sur sa politique sociale, y compris en cas de fermeture de sites. Elle qui voulait fermer deux usines, remettre en cause les soins de santé pour les retraités, et réduire de 20 % les salaires des nouveaux embauchés.
Tous les syndicalistes ont évoqué la recherche systématique de réduction des coûts dans les différentes filiales du groupe. Pour atteindre cet objectif, les usines ferment, les licenciements se multiplient. Conséquence directe, les conditions de travail se dégradent. Tous ont aussi noté l’absence d’une politique respectueuse du fait syndical, notamment en Thaïlande, au Pérou et en Grande-Bretagne. En Afrique du Sud, la précarisation des travailleurs est pratique courante : les intérimaires ne disposent d’aucunes prestations sociales !
La FCE-CFDT, seul syndicat français à participer à cette réunion, a dit sa volonté de s’impliquer dans le Réseau syndical mondial via son délégué syndical central. Pour la FCE, au delà du constat et de la solidarité internationale, ce réseau doit apporter des réponses aux problèmes posés : licenciements, dégradation des conditions de travail, non-respect du fait syndical, précarisation des travailleurs.
Le renouvellement des cinq membres du Comité directeur du réseau devrait en améliorer encore le fonctionnement. L’Europe y sera représentée par Wener Staniewski, de l’IG BCE. Mais toute l’efficacité de ce réseau repose sur la communication entre les différents syndicats qui le composent. Une communication qui doit faciliter la compréhension des orientations du groupe, et permettre de développer une stratégie syndicale d’anticipation.