Depuis des années et notamment depuis le passage à l’euro en 2002, les Français considèrent que leur pouvoir d’achat est en baisse. En 2012, pour la première fois depuis 1984, l’évolution du pouvoir d’achat des ménages était négative, selon l’Insee. Cela confirme donc la concrétisation du ressenti des Français par les indicateurs concernant leur pouvoir d’achat.
Ce décalage entre indicateurs et ressenti s’explique par au moins deux raisons. Les Français considèrent que l’indicateur sur l’évolution des prix à la consommation (IPC) sous-estime la véritable hausse des prix, de par sa composition. De fait, les mesures globales réalisées par l’Insee en termes de pouvoir d’achat ne reflètent pas la multiplicité des situations et des comportements individuels (composition de la famille, lieu d’habitation, propriétaire ou locataire…). La deuxième raison provient de l’augmentation des dépenses dites « contraintes ». Il s’agit des dépenses en début de mois, avant tout arbitrage en matière de dépenses courantes (logement, téléphonie, assurances, …). Elles ont augmenté de 50% en 40 ans et ne sont pas toutes prises en compte dans l’IPC. Les Français les considèrent pourtant comme une diminution de leurs moyens financiers.
La baisse du pouvoir d’achat s’explique essentiellement par le ralentissement des revenus d’activité (peu ou pas d’augmentations salariales et hausse du chômage) et de l’augmentation des impôts. La proposition du gouvernement d’une concertation avec les partenaires sociaux sur une réforme fiscale est un premier pas. Ceci répond partiellement aux attentes de la CFDT. L’enjeu est un partage équitable des efforts. Des mesures doivent être adoptées à destination des ménages modestes en termes de pouvoir d’achat.
Les négociations salariales sont importantes et ont des incidences directes sur le pouvoir d’achat. La négociation de branche est d’ailleurs primordiale pour les salariés des TPE/PME qui ne bénéficient pas, pour la plupart, d’autres augmen-tations. Mais les négociations salariales ne sont pas le seul levier pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés. Nos actions doivent aussi porter sur le logement au travers d’Action Logement ou des commissions des comités d’entreprise, l’épargne salariale, la prévoyance et la complémentaire santé, les transports avec des primes ou des incitations financières au co-voiturage, …
Pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés, revendiquons dans les branches et les entreprises sur l’ensemble de ces thèmes.