Beaucoup de sections syndicales de la FCE mettent en œuvre des pratiques visant à fidéliser les adhérents en leur donnant un « plus » sous des formes diverses. Nous avons rencontré l’équipe CFDT du centre EDF-GDF Services de Montluçon qui s’inscrit dans ce type de démarche.

Comment est organisée la section ?

La section fonctionne avec un bureau de neuf personnes qui se réunit tous les 15 jours. Chaque militant du bureau a une mission précise. Ainsi, un membre du bureau coordonne les questions liées à la CMCAS (Caisse mutuelle et complémentaire d’activités sociales). Les autres membres prennent en charge les différentes filières professionnelles : technique, clientèle, commercial, plate-forme achats… Enfin un militant, par ailleurs animateur du groupement de centre EGS, suit les dossiers nationaux de la branche. Les adhérents ont un interlocuteur unique, en fonction du type de problème posé. C’est le bureau qui coordonne toutes les préparations d’organismes statutaires, avec les militants qui y siègent.

Le conseil de section, qui comprend 21 membres, se réunit une à deux fois par an pour les grandes décisions.

Comment le bureau s’implique-t-il
dans le développement ?

Chaque membre du bureau a un objectif de quatre adhésions par an. Le point est effectué régulièrement en réunion. Nous avons ciblé plus particulièrement certains lieux de travail. Les militants du bureau font souvent le tour des sites pour échanger avec les adhérents et les salariés.

La section donne-t-elle aux adhérents une information spécifique ?

Nous adressons à tous nos adhérents un journal à domicile, une fois par mois. Ce journal est plutôt centré sur la vie interne de la CFDT (formations, communiqués de presse…). Par ailleurs, nous leur diffusons, cette fois sur le lieu de travail, un bulletin consacré à l’action revendicative nationale ou locale, tous les 15 jours.

A l’issue de chaque commission secondaire du personnel, nous distribuons le compte rendu, avec nos déclarations et les nominations dans les postes, en priorité aux adhérents. De plus, nous leur réservons la primeur de diverses informations. Il y a aussi, bien entendu, l’information orale. Nous organisons une à deux AG d’adhérents par an, avec des thèmes précis. La dernière AG, en janvier 2002, a débattu de la réorganisation du groupe EDF.

Enfin, nous accordons une attention particulière aux adhérents isolés travaillant sur des sites éloignés du siège du centre. Nous allons les voir deux fois par an.

Vous avez récemment organisé une formation
Internet pour les adhérents. Comment est venue l’idée ?

Nos adhérents avaient eu l’information sur l’accord « Internet pour tous » (les directions d’EDF et de Gaz de France ont signé un accord, avec toutes les fédérations syndicales, visant à proposer au personnel actif trois packs informatiques financés partiellement par l’entreprise) alors que beaucoup de salariés ne le savaient pas encore. Cela a suscité l’idée de la formation. Les formations individuelles, de 2 h, sont réservées aux adhérents et adaptées à leur demande. 14 adhérents l’ont suivie et 40 devraient le faire en 2002.

Quels autres liens avez-vous avec les adhérents ?

Le bureau est systématiquement ouvert à l’heure de la pause déjeuner. Les adhérents peuvent donc venir poser des questions, prendre un café, discuter. La convivialité fait aussi partie de la fidélisation.

Comment faites-vous adhérer les nouveaux embauchés ?
Ce n’est pas toujours facile car, lorsqu’ils intègrent l’entreprise, la direction leur dit : vous pouvez compter sur vos propres forces et donc, plus ou moins explicitement, vous n’avez pas besoin des syndicats. Nous avons une démarche d’information, de contact vis-à-vis d’eux. Nous comptons sur la crédibilité et le sérieux de notre action. Au bout d’un an ou deux, une partie d’entre eux adhèrent.

Qu’est-ce qui vous semble important pour le développement dans les IEG ?

Souvent les salariés adhèrent par besoin. Ils ont un problème et demandent à l’organisation syndicale de le résoudre. Mais, une fois ce problème résolu, comment les fidéliser ? Il faut passer d’une logique de besoin à une logique d’envie d’adhérer. La section syndicale doit susciter chez les salariés cette envie de franchir le pas par des services, une bonne qualité de l’accueil, des informations ciblées et la convivialité au sein de la section syndicale.

Le centre de Montluçon

Le centre de Montluçon s’étend sur la moitié de l’Allier, la Creuse et une partie du Puy-de-Dôme. 480 agents y travaillent (50 cadres, 220 agents de maîtrise, 210 agents d’exécution).

La CFDT représente 25 % des voix aux dernières élections de représentativité et compte 98 adhérents actifs et retraités.