Les 30 novembre et 1er décembre 2002, nous étions 2 000 à Paris pour le rassemblement sur la question des PME et TPE. Aujourd’hui, les fédérations et les régions ont fait le point sur une « priorité » où l’effet « développement » lié au mandatement commence à s’essouffler.
Lors du congrès de Nantes, voilà tout juste quelques semaines, les interventions des délégués ont montré une sensibilisation au thème PME-TPE. Mais rien ne traduit cependant une véritable démarche d’ampleur. Nous n’en sommes qu’aux petits pas en termes de mobilisation militante. Fédérations et régions ont commandé les tracts confédéraux (conditions de travail, salaires, épargne salariale ), mais on ne peut affirmer s’ils ont été distribués et moins encore s’ils l’ont été dans le cadre d’une démarche de développement.
La FCE a réalisé des tracts de branches. Il appartient aux syndicats et aux sections de les diffuser largement. Il s’agit de montrer aux portes des entreprises la détermination de la CFDT à refuser un salariat à deux vitesses. Cela est important au moment où le Medef et la CGPME contestent l’accord signé par toutes les organisations syndicales et l’UPA (Union professionnelle artisanale). L’accord a pour ambition de valoriser les métiers par le dialogue et le progrès social.
En termes de dialogue, on compte aujourd’hui quelques commissions paritaires locales (CPL) qui regroupent localement ou départementalement patrons et représentants de salariés des TPE (moins de 10 salariés ou jusqu’à 50 salariés). Elles peuvent conclure des accords. On en compte dans le Tarn, le bâtiment, les pharmacies d’officines ou bien encore chez les aides ménagères. Il y a des réussites (chèques vacances, épargne salariale), mais elles ne sont encore que des exemples isolés. Les délégués régionaux ne cachent pas la difficulté à pourvoir les sièges salariés dans les CPL.
Du côté des fédérations, chacun reconnaît que la lutte contre les inégalités passe par de meilleures garanties dans les CCN. Prévoyance et conditions de travail sont le plus souvent évoquées. Mais là aussi, on n’est pas à l’abri de remarques de salariés qui voient d’un mauvais œil les salariés des petites entreprises obtenir des garanties d’un niveau équivalant au leur. La solidarité est loin d’être une préoccupation allant de soi.
Et de conclure la journée : « Atteindre notre objectif d’une plus grande justice sociale, cela passe par des adhérents plus nombreux, à commencer dans les PME. Cela dépend aussi de notre capacité à donner envie de venir rejoindre la CFDT. Montrer force, compétences et résultats, voilà le sens du prochain rassemblement confédéral d’octobre ».