La loi sur le mariage pour tous a été votée voilà bientôt 2 ans. 35 000 personnes homosexuelles ont enfin été unies par le mariage en France. Une évolution sociétale moderne, en phase avec la réalité, qui nous a permis de rejoindre les 13 autres pays qui l’autorisaient déjà dans le monde.
Beaucoup de manifestations ont précédé et suivi cette réforme, certaines pour la défense d’un mariage traditionnel centré sur l’union de deux personnes de sexe différent, d’autres pour
revendiquer l’égalité des droits. Malgré les peurs de dérives alimentées par des partis et des associations conservatrices, le mariage gay est une réalité qui s’est finalement très rapidement ancrée en France. Selon les sondages, fin 2014, près de 75% des Français étaient contre une abrogation de la loi. Cette réforme majeure et les débats suscités qui l’ont suivie sont la démonstration d’une France qui pense, qui doute, qui s’exprime, mais aussi d’une France qui accepte le progrès, la démocratie et la tolérance.
En Europe, l’Angleterre et le Luxembourg l’ont aussi adoptée portant à 11 le nombre de pays européens ayant légiféré en faveur du mariage gay. La loi de 2013 est une avancée, mais elle ne règle pas toutes les questions posées par les nouvelles formes de conjugalité et notamment les questions liées à la parentalité. Cependant, elle ouvre un débat sur des sujets sensibles qui doivent être pris en charge par les gouvernements pour faire respecter les principes d’égalité et de non-discrimination, ainsi que le bien-être des enfants.
L’Union européenne dispose de compétences très limitées en ce qui concerne la famille. La Cour européenne des droits de l’Homme a estimé en 2004 que « le fait de réserver le mariage à des couples constitués d’un homme et d’une femme relève des prérogatives des lois nationales et ne constitue pas une discrimination ». Mais, en 2014, dans son rapport sur la Démocratie et les droits de l’Homme, le Parlement européen « salue la légalisation du mariage homosexuel ou des unions civiles homosexuelles dans un nombre croissant de pays ». Il « encourage les institutions de l’Union et les États membres à contribuer davantage à la reconnaissance du mariage homosexuel ou de l’union civile homosexuelle comme un enjeu politique, social et lié aux droits civils et aux droits de l’Homme ».
En France, comme en Europe, ces débats sont riches et font bouger les lignes. A nous tous de veiller à lutter contre les discriminations et à s’assurer que l’égalité des droits soit respectée et développée.