Plus que jamais, les échanges commerciaux sont au cœur des préoccupations à l’échelle mondiale. De nombreux pays s’organisent afin de faciliter la circulation des marchandises, et de développer leurs liens commerciaux avec d’autres pays partenaires. Ainsi fleurissent les accords de libre-échange entre différentes zones géographiques de la planète.
Cette notion de libre-échange a émergé au cours des 18e/19e siècles, en réaction au mercantilisme, qui lui théorisait qu’il fallait limiter les importations et favoriser les exportations, afin d’accumuler les richesses en métaux précieux.
Depuis le 20e siècle, l’idée que le libre-échange permettrait d’augmenter les richesses d’un pays en favorisant la concurrence et l’innovation, s’est pourtant imposée.
Un projet d’accord de libre-échange défraie actuellement la chronique, celui entre l’UE et les pays du MERCOSUR, communauté économique des pays d’Amérique du Sud, créée en 1991. Bien que cet accord pourrait permettre aux industries européennes (automobiles, chimiques, pharmaceutiques, ou production de machines et équipements industriels) de conquérir de nouveaux marchés, l’impact sur d’autres secteurs clés comme l’agriculture paysanne ne peut être ignoré.
La FCE-CFDT réfute l’idée qu’importer, par exemple, des céréales ou de la viande de bœuf d’Amérique du Sud puisse être de nature à améliorer l’accès à une nourriture saine et durable, pour nos concitoyens. D’autant que les produits d’importation répondent aux normes environnementales et sociales des pays de productions et pas toujours à nos propres standards, même si nous l’imposons en théorie.
La FCE-CFDT défend un marché dans lequel chaque acteur doit obéir aux mêmes obligations que ses concurrents. Le libre échange laissé à un principe d’autorégulation peut conduire à des pertes de droits et des baisses de rémunération pour les travailleurs, voire conduire à des destructions d’emplois.
De même, lorsqu’un pays du poids des États-Unis impose des tarifs douaniers prohibitifs, c’est l’ensemble du marché mondial qui doit se réorganiser et l’ensemble des entreprises qui sont impactées.
La FCE-CFDT revendique que le libre échange soit organisé en renforçant les règles de l’OMC et leur application, de sorte qu’il ne puisse y avoir de dumping social, ni de production allant à l’encontre de nos valeurs de protection des travailleurs, des citoyens et de l’environnement.
La FCE-CFDT exhorte les dirigeants français et européens à ne signer d’accord de libre-échange qu’à la seule condition de respecter ces principes fondamentaux, pour qu’il soit un levier d’amélioration des droits sociaux et environnementaux dans tous les pays.