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LA SANTÉ MENTALE : UN DROIT UNIVERSEL

Encart Si, de nos jours, la « santé mentale » fait partie de notre quotidien, cela n’a pas toujours été le cas. Né dans la première moitié du XXe siècle, dans les pays anglosaxons, le concept de mental hygiene s’est rapidement transformé en mental health, dès les années 1960. En France, il faudra attendre les années 1993-1995 pour que la « santé mentale » connaisse enfin une croissance considérable et devienne un référent actif pouvant définir des réalités institutionnelles.

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Le Handicap, un engagement de la CFDT Interview olivier raymond

Référent Handicap dans les IEG, Olivier Raymond rejoint aujourd’hui l’équipe de la FCE-CFDT. Sa mission : mettre son expérience au service de tous pour que l’équation Handicap / Fatalité ne soit plus une loi incontestable.

« Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un
cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale. » (Eloge de la faiblesse – Alexandre Jollien)

Mag FCE : Bonjour Olivier, peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière en tant que cuisinier gastronomique, avant de faire mon service militaire et de m’engager dans la Marine nationale. Lors d’une mission, j’ai été blessé et amputé du bras gauche. Après un an de rééducation, j’ai repris mes études, et obtenu un diplôme de commerce, grâce auquel j’ai pu travailler à la télévision avant de postuler à Enedis, puis à EDF (branche Commerce), pour finir à RTE où je suis depuis 12 ans. à RTE, dans les dispatchings, il n’y avait pas de personnes handicapées, je suis fier d’avoir pu ouvrir la porte.

Mag FCE : Comment es-tu arrivé à la CFDT ?
Il y a 26 ans, j’ai rencontré un militant CFDT avec qui ça a tout de suite matché, et j’ai pris ma carte. Je suis devenu militant en 2000 pour les négociations des accords Handicap dans les IEG, puis référent Handicap chez RTE en 2013 et depuis 2019 détaché à 100 % pour la CFDT.

Mag FCE : Quelles sont tes missions à la Fédération ?
Le fait que l’on vienne me chercher m’a beaucoup touché, et j’ai pris ça comme un honneur. En tant que référent Handicap national à la FCE-CFDT, je me sens investi pour sensibiliser sur le handicap et sur le nouveau décret « retraite handicap ». Relancer la dynamique du handicap à la FCE-CFDT est mon objectif. Pour cela, nous avons décidé de lancer une newsletter trimestrielle et des sensibilisations « Handicap et Retraite » auprès des CNB et des syndicats. Du coup, je me déplace beaucoup pour parler de la retraite « handicap », pour aider à monter les dossiers, pour soutenir les travailleurs handicapés, donner des informations… j’adore ça ! Par exemple, la branche Pétrole m’a sollicité pour préparer un éventuel accord de branche. Même si, dans les IEG, j’ai participé à plusieurs accords, je suis novice dans les autres branches, et le défi me plaît. Il faut noter que lorsque l’on parle d’accord Handicap, on parle de compensations – remettre à niveau les travailleurs handicapés par rapport aux autres salariés – et non d’avantages (cf. loi 2005).

Mag FCE : En tant que personne présentant un handicap, comment s’est passée ton insertion dans le milieu professionnel ?
Je ne sais pas si le fait d’avoir un statut d’ancien combattant mutilé de guerre me protège, c’est ce que je me dis souvent. Je sais que la vie des personnes handicapées n’est pas facile. Personnellement, j’ai la chance de pouvoir compter sur ma famille. En entreprise, je n’ai jamais subi de discriminations, on fait attention à moi par rapport à mon passé, mon passif, mais je sais qu’elles existent. Alors, oui, ce n’est pas facile tous les jours. J’ai des douleurs dues à mon bras de temps en temps, mais c’est comme ça. Et puis le fait que je sois positif, que mon handicap ne demande pas d’aménagement spécifique, ça m’a sûrement aidé.

Mag FCE : La CFDT milite pour l’inclusion des personnes handicapées, l’adaptation des conditions de travail…
Effectivement, les valeurs que porte la CFDT, comme l’émancipation, l’autonomie, la solidarité collent bien avec le handicap. Côté professionnel, c’est délicat, parce que les entreprises ont peur du handicap, souvent par manque d’information, parce qu’elles ont des préjugés : « On ne va pas prendre des personnes handicapées parce qu’on ne saura pas s’en occuper ; On ne saura pas les coacher ; Il va falloir un aménagement du poste de travail… » Or, seulement 15 % d’entre elles ont besoin d’un aménagement de poste.
Mon but est de montrer aux directions, aux entreprises, que le handicap ne doit pas faire peur, que l’on peut mettre des choses en place qui ne coûtent pas forcément très cher, et qu’il y a des organismes, comme l’Agefiph, qui sont là pour nous appuyer et nous financer. Il faut changer la mentalité, les préjugés, les discriminations, les stéréotypes. C’est ça aussi notre boulot en tant que référent, faire évoluer l’image du handicap. Des intégrations qui se passent mal, ça existe, mais ça existe aussi pour les personnes valides. Des choses peuvent être mises en place, comme préparer l’arrivée de la personne handicapée en informant l’équipe qu’elle va intégrer, discuter avec elle des compensations et de ses besoins. Et ne jamais oublier qu’une personne handicapée travaille aussi bien qu’une personne valide.
Il y a une image à changer, mais aussi un peu de courage à avoir. Aujourd’hui, 14 % des personnes handicapées sont au chômage, 7 % pour les personnes valides. Il est donc de notre devoir d’aider les entreprises et leurs dirigeants à changer cette image du handicap. Et c’est là que nous, militants, nous intervenons, en forçant les portes, en accompagnant et en changeant l’image du handicap. Certaines entreprises en France n’ont aucun travailleur handicapé dans leur effectif. L’important, c’est avoir un maximum de connaissances pour que le salarié handicapé se sente bien, pour qu’il ne subisse pas de discrimination. Et si ça se passe mal, nous devons être présent pour proposer des solutions, pour lui permettre de changer de poste, par exemple. Oui, le handicap, ce n’est pas facile, pas facile pour les personnes valides qui intègrent des personnes handicapées, mais pas facile également pour les personnes handicapées qui doivent s’adapter.

Mag FCE : Tu es « volontaire » pour les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, quel impact positif cet événement a-t-il sur notre regard face au handicap ?
Je suis ravi d’avoir été choisi car, sur 45 000 volontaires, on doit être quelque 1 000 handicapés. Je pense que notre regard a commencé à changer avec la retransmission des jeux de Londres, en 2012, même si la vision du handicap n’est pas la même dans tous les pays. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes handicapées sont présentes dans les médias. Bien sûr que, pour la plupart des gens, le handicap, c’est d’abord le fauteuil roulant. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a de multiples handicaps, visibles ou non. D’ailleurs, 80 % des handicaps sont invisibles. C’est à nous, aussi, d’être force de proposition, afin de ne laisser personne sur le bord de la route.

C’est dans cet objectif, et en tout humilité, que je suis à la disposition des instances de la FCE-CFDT, des branches et des syndicats afin de les épauler sur ce sujet.

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