La porte du dialogue sectoriel européen est enfin ouverte.

La patience est une vertu éminemment européenne qui finit par être récompensée ! La conférence des partenaires sociaux de la chimie qui s’est tenue à Berlin le 5 décembre dernier à l’initiative de nos camarades allemands de l’IGBCE et de leur patronat le prouve.

A la traîne de l’Europe sociale, le Cefic qui représente le patronat de la chimie européenne vient enfin d’y annoncer sa décision de créer en son sein une structure dotée d’un mandat social. Il s’agit d’une avancée d’importance que la précédente conférence du même type tenue à Milan en mars 2000 avait esquissée.

La porte du dialogue sectoriel européen est ouverte et c’est une piste que notre fédération trace depuis longtemps. A la pointe du mouvement de mise en place des instances de dialogue social européen d’entreprise au début des années 80, notre fédération sera tout aussi isolée dix ans plus tard pour dire le caractère stratégique du dialogue européen de branche. La difficulté à nous faire entendre sur ce point au sein même de l’Emcef, notre fédération syndicale européenne, nous amènera à rechercher l’entente avec les plus disposés.

Ce sera la création de la Trilatérale qui réunit depuis 1993 les chambres patronales et syndicat de la chimie d’Italie, d’Espagne et, pour la France l’UIC et la FCE, autour de l’objectif du dialogue social de branche européen. Le résultat que nous engrangeons aujourd’hui est le produit de cet engagement long qui aura progressivement convaincu patrons mais aussi syndicalistes au-delà du noyau dur initial.

On peut également penser que les pressions devenaient trop fortes sur le Cefic, incapable de justifier le retard social européen de la première industrie chimique au monde. Le livre blanc sur les substances chimiques, dont le Cefic voudrait bien voir les exigences allégées, suppose aussi pour lui de présenter le meilleur profil possible.

Mais pas question de faire la fine bouche ! Le Cefic a bougé dans le sens que nous revendiquions, et c’est une excellente nouvelle ! Le dialogue de branche à créer ne peut viser à supplanter les négociations collectives au niveau des branches nationales. Mais certains thèmes s’imposent pour un traitement européen complémentaire de celui mené dans chacun de nos pays.

La formation professionnelle et la sécurité industrielle en font à coup sûr partie. Nous allons maintenir notre effort au sein de l’Emcef pour donner tout son sens et sa portée à ce premier pas.