La liberté des femmes à disposer de leur corps est l’une des conditions de leur émancipation. La CFDT milite depuis 50 ans pour que les femmes puissent bénéficier librement de ce droit fondamental. Jeannette Laot, 1ère femme élue à la Commission exécutive de la CFDT lors du Congrès de 1970, fut aussi l’une des premières à aborder les questions d’avortement, de sexualité et de contraception au Bureau National (BN). Et autant dire qu’à l’époque, ces sujets étaient plutôt tabous dans la société.
Ces thématiques furent abordées dans l’organisation à partir de 1971, suite au Manifeste des 343 : pétition appelant à la légalisation de l’avortement, parue dans le Nouvel Observateur. Dans cette mouvance de conquêtes féminines, Jeannette Laot a obtenu du BN la validation d’adhérer à titre personnel au Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC). De ce fait, la CFDT devient la 1ère OS à agir pour l’abrogation de la loi de 1920 interdisant l’avortement. La loi Veil, relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), est adoptée en 1975 de haute lutte, mais seulement pour 5 ans. La CFDT a maintenu son action les années suivantes afin d’obtenir l’adoption définitive du droit à l’avortement et un remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale.
La libéralisation de l’avortement a fait l’objet de polémiques intenses, que ce soit en France ou dans d’autres pays. Le seul motif qui fait consensus dans le monde est l’autorisation de l’avortement pour sauver la vie de la mère, sans que pour autant cela signifie un réel accès pour les femmes. Mais ce droit acquis est parfois remis en question, comme aux Etats-Unis, en Pologne, en Slovaquie. En Italie et Roumanie, les médecins objecteurs de conscience refusent de plus en plus de pratiquer une IVG. À travers le monde, plus de 25 millions d’IVG dangereuses sont encore pratiquées chaque année, ce qui en fait la 3e cause de mortalité maternelle.
En France, nous sommes face à la diminution des centres d’IVG, à des restrictions de personnels, à des délais plus restrictifs et à la clause de conscience des médecins. Cela pousse près de 5000 femmes à aller avorter à l’étranger chaque année.
Face à l’urgence, la CFDT revendique :
– La publication des décrets pour autoriser les sage-femmes à pratiquer des IVG
– La prise en charge intégrale de la contraception
– Et parce que rien n’est jamais acquis, d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française
– En lien avec la CES, d’inscrire également ce droit dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
Plus que jamais en cette journée mondiale du droit à l’avortement, le 28 septembre 2023, femmes et hommes, adhérentes et adhérents FCE-CFDT, battons-nous pour que les femmes puissent disposer librement de leur corps.