En France, le principe de laïcité est un héritage de la Révolution. En 1789, l’abolition de l’Ancien Régime s’est accompagnée de la fin des privilèges ecclésiastiques, avec l’affirmation de principes universels, dont la liberté de conscience et l’égalité des droits exprimés par la Déclaration des droits de l’Homme. Différentes lois ont progressivement affranchi l’Etat de ses liens historiques avec l’Eglise catholique, pour confier au peuple souverain la redéfinition des fondements politiques et sociaux. La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat a marqué l’aboutissement d’une laïcité affirmée et la création de l’école publique de la République. Avec la Constitution de 1958, la laïcité fonde désormais le pacte républicain et garanti l’unité nationale : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte les croyances. Son organisation est décentralisée » (article 1er de la Constitution de 1958).
Le principe de laïcité implique donc la neutralité vis-à-vis des religions dans la sphère publique. Il est incompatible avec une vision de la société qui consisterait en un empilement des religions, sans règles précises concernant leur place, leur champ d’intervention et leur rôle dans notre pays. La laïcité est le ciment qui permet de vivre ensemble dans la paix, la tolérance et le respect de l’autre. Elle garantit aussi le respect des origines et des convictions religieuses, à condition qu’elles restent dans la sphère privée.
L’histoire, y compris récente, nous prouve qu’il faut toujours se battre pour défendre ce principe. Le discours des extrémistes religieux, les attentats commis partout à travers le monde au nom d’un dieu ou d’une religion remettent en cause ce principe et par là même notre modèle de société. Ces fondamentalismes opposent les religions les unes aux autres, alors que la nation française doit assurer la liberté de conscience, la possibilité d’exister et de vivre ensemble sans jugement, sans prosélytisme et sans haine.
La CFDT fait entendre sa voix partout en faveur de la laïcité. Le dernier congrès confédéral de Marseille a réaffirmé à nouveau notre attachement sans faille à ce principe, en faisant notamment évoluer les textes fondateurs de notre organisation. La défense des droits de l’Homme et des libertés, l’égalité entre les hommes et les femmes, la liberté d’expression, la solidarité, l’émancipation…autant de valeurs qui fondent notre syndicalisme et qui ne sont réalité qu’au sein d’une démocratie laïque et tolérante.