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La verrerie Passavant-La-Rochère

La verrerie de La Rochère emploie 232 salariés. Elle est située à Passavant-la-Rochère dans la Haute-Saône (70) juste à la frontière des Vosges entre Vesoul, capitale de la Haute-Saône, et Vittel mondialement connue pour son eau.

La verrerie de La Rochère emploie 232 salariés. Elle est située à Passavant-la-Rochère dans la Haute-Saône (70) juste à la frontière des Vosges entre Vesoul, capitale de la Haute-Saône, et Vittel mondialement connue pour son eau.

C’est la plus ancienne verrerie de France. Elle possède deux pôles de production : le verre mécanique (60 % du chiffre d’affaires) et le verre à la main, les artistes !

Le premier pôle se compose de deux secteurs :

• le verre bâtiment, dont les modèles les plus connus sont les briques de verre que l’on encastre dans les murs, et les tuiles en verre que tout le monde a déjà vues sur des toits.

• l’art de la table, coupe à glace, gobelets.
Dans ces deux secteurs ne sont produites que de petites séries. Cela requiert du personnel qualifié à qui l’on demande de changer de modèles sans arrêt et de régler continuellement les machines.

Pour le deuxième pôle, nous pouvons distinguer deux secteurs aussi :

• la fantaisie, vases et lampes de toutes sortes, de toutes couleurs, en plusieurs couches de verre, sablées ou non (style Gallé pour les connaisseurs). Cela ne marche pas trop mal à condition de créer sans cesse de nouveaux modèles. C’est aussi la principale image de l’entreprise.

• la gobeleterie (verres, carafes) qui, en France, dans toutes les verreries cristalleries connaît des difficultés par rapport au prix de revient.

La section syndicale s’attache particulièrement au suivi de la verrerie main car les conditions de travail y sont difficiles : horaires multiples, journée, 3×8, 5×8, annualisation, chaleur (50° à certains postes de travail), bruit approchant quelquefois les 100 décibels, risques importants de silicose, de brûlures, de coupures et pourtant pas trop d’accidents ni de TMS, mais l’on tend le dos car nous avons été confrontés au terrible fléau de l’amiante.

La formation du CHSCT devient donc une priorité pour la section afin de prévenir le maximum de risques.

La direction, suite à notre demande, a décidé de travailler avec nous sur l’évaluation des risques. C’est un énorme travail, mais cela prouve encore une fois la crédibilité d’une section bien formée et nous permet de rencontrer tous les salariés de l’entreprise à leur poste de travail.

La CFDT bien implantée à La Rochère

Interview d’Emmanuel Benoît, délégué syndical à la verrerie de La Rochère.

Depuis quand la CFDT est-elle présente à la verrerie de La Rochère ?
Emmanuel Benoît : La CFDT était présente dans l’usine depuis longtemps, mais les élus sont tous partis en retraite en 1996. N’ayant pas anticipé l’avenir, ils n’ont pas pensé à syndiquer des jeunes pour renouveler les militants. A l’époque, j’étais adhérent à la CGT. En 1998, avec plusieurs copains, nous avons décidé de changer d’organisation syndicale et de nous présenter aux élections sous l’étiquette CFDT. Nous avions deux objectifs : être élus par les salariés et créer un dialogue social.

Pour connaître votre nouveau syndicat, comment avez-vous procédé, et qu’en attendiez-vous ?
E. B. : La section de la Rochère est éloignée géographiquement du siège du syndicat, ce n’est pas la porte à côté. Cette rencontre s’est effectuée sur une journée. Après avoir fait connaissance des structures de la CFDT, le syndicat lorrain nous a présenté les copains que nous aurions à contacter, en particulier l’animateur de la branche verre territoriale. L’après-midi fut consacrée à m’expliquer quel était le rôle du délégué syndical et l’obligation de faire fonctionner un collectif de section.

Comment vous êtes-vous organisés dans la section syndicale ?
E. B. : Les débuts ont été difficiles. Les anciens ne nous avaient rien transmis. Nous avons joué la prudence. Le patron nous attendait au coin du bois. Mais doucement nous avons fait notre petit bonhomme de chemin. Nous avons mis en place des réunions préparatoires communes d’élus DP, CE, CHSCT afin de créer une dynamique de groupe et ainsi mettre en place une politique syndicale unitaire dans la section. C’est ce qu’on appelle un collectif. Nous avons privilégié, à la distribution de tracts, le contact sur le terrain avec tous les salariés.

Quels sont les points forts de votre action syndicale ?
E. B. : L’année de notre élection, nous avons été confrontés à un plan social de licenciements. Avec l’appui du syndicat et de la branche verre, nous avons négocié et mis en place un accord de Robien défensif.

En 1999, un accord RTT, et en 2000, nous avons réussi à négocier un accord prévoyance d’entreprise. En 2001, un accord de mutuelle à caractère obligatoire avec abondement de la direction (comme pour la prévoyance). En ce moment, nous avons des discussions sur la Cats (cessation anticipée d’activité). Toutes ces négociations représentent beaucoup de travail, elles nécessitent une très bonne connaissance des dossiers et surtout une information vers les salariés.

Comment ressentez-vous le dialogue social avec l’employeur ?
E. B. : La Rochère est une entreprise privée, familiale. Le patron propriétaire ne portait pas les organisations syndicales dans son cœur. Mais il a compris notre sérieux, notre volonté de faire vivre l’entreprise et de la faire prospérer.
Le dialogue social est possible dans une PME quand on fait ses preuves d’interlocuteurs responsables et en montrant notre connaissance des dossiers traités.

Quel est votre investissement syndical dans les structures ?
E. B. : Notre investissement a été rapide. Très vite, la fédération s’est intéressée à nous. Je suis devenu animateur de la branche verre territoriale Grand-Est, membre du conseil du syndicat, membre du bureau de la branche verre et du comité national de branche. La section s’est structurée de telle façon que mes absences dans les instances ne soient pas un handicap.

En quatre ans vous êtes passés de 5 % d’adhérents à presque 30%, quelle est donc votre pratique ?
E. B. : Pour la pratique, il n’y a pas de remède miracle, terrain, terrain, terrain. Il n’y a pas de secrets. Pour faire des adhérents, il faut d’abord le vouloir et proposer l’adhésion tous les jours.

Le développement doit être une stratégie de la section avec des objectifs définis en réunion. Ce n’est pas le travail d’un seul homme, c’est tous les élus qui doivent participer.

Nous ne sommes pas à court d’idées. Dès ce moi-ci, nous allons diffuser un journal de section aux adhérents, renforcer le contact sur le terrain afin de multiplier l’info et le dialogue avec les adhérents. Bientôt, nous serons la première section du verre à la main en nombre d’adhérents. C’est du boulot, mais c’est tant mieux !

Un peu d’histoire

Fondée en 1475 par Simon de Thysac, la verrerie de La Rochère est la plus ancienne des verreries d’art de France encore en activité. En 1595, le village fut entièrement détruit par le feu. La verrerie fut reconstruite trois ans plus tard. La Rochère subit une nouvelle destruction en 1636, pendant la guerre de Trente ans. Il faudra attendre 1666 pour qu’elle reprenne son activité. Depuis, ses fours ne se sont plus jamais éteints. C’est en 1858 que la verrerie fut cédée à François-Xavier Fouillot. Ses descendants la gèrent encore aujourd’hui.
Jusqu’en 1967, l’activité traditionnelle reposait sur la production de verre et de carafes « fait main et soufflés bouche » pour les cafés et les restaurants. En raison du développement de plus en plus important du verre mécanique, et donc de la concurrence, la direction a décidé en 1967 de prendre une nouvelle orientation en développant des collections destinées au marché des Arts de la table et de la décoration.

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