Conformément aux engagements du bureau de la branche des industries électrique et gazière (IEG), les négociateurs pour la FCE-CFDT sur le dossier classifications/rémunérations ont, de septembre à octobre 2004, fait la tournée des comités territoriaux de branche (CTB) et ont été accueillis par 25 d’entre eux sur 27.
C’est près de 1 000 militants et adhérents qui ont ainsi montré, avec leur scepticisme, leurs interrogations sans tabou et leur franc parlé, leur implication porteuse d’espoir pour le futur et pour la fédération. Malgré les dures réalités quotidiennes et le poids du passé (la mise en place du nouveau système de rémunération (NSR) en 1982 pour l’ensemble des entreprises de la branche, et de la méthode d’évaluation des emplois d’entreprise (M3E) pour EDF et Gaz de France), ils ont accueilli positivement le projet d’accord. Ils actent que la philosophie du texte correspond aux orientations du dernier congrès fédéral d’Amnéville. Toutefois, ils perçoivent que le chemin à parcourir sera long mais atteignable. Ce qui est perturban
Le point fort est incontestablement le travail syndical à mettre en œuvre pour faire vivre positivement un tel accord. Mais ce challenge doit être utilisé pour à la fois valoriser l’action syndicale et être un outil de développement et de syndicalisation. D’autant que la FCE-CFDT est de loin l’organisation syndicale la mieux placée pour amener les salariés vers leur émancipation. Tout au long des négociations, c’est bien elle qui a porté l’entretien annuel individuel formalisé et les voies de recours, seul rempart à l’individualisation intégrale des rémunérations.
Les rencontres avec les militants des CTB ont souligné une différence d’approche très nette entre ceux qui sont en position de responsabilité et ceux qui exercent encore une activité professionnelle. Les a priori sont souvent plus importants chez les premiers. Le plus frappant, c’est cette peur du changement. Il est aussi symptomatique de voir certains se raccrocher à la M3E pour ceux qui la pratique tous les jours, alors que la FCE l’a combattue en son temps, ou bien au NSR jugé par beaucoup comme système à bout de souffle, ne répondant plus aux attentes des salariés, parfois même paralysant et démotivant.
Au bout du compte, n’est-ce pas tout simplement la peur de s’affirmer en tant qu’organisation syndicale progressiste qui ronge les équipes face à la démagogie omniprésente de l’organisation syndicale majoritaire et de l’organisation catégorielle qui, elle, se soucie plus du nombre d’étoiles sur le képi que de l’organisation du travail, de son intérêt, des responsabilités et de la rémunération des salariés ?
Les négociateurs de la FCE tiennent à remercier tous ceux qui les ont accueillis durant ces deux mois riches d’échanges.