Après des mois de crainte pour l’avenir de Duralex, le tribunal de commerce d’Orléans a validé, le 26 juillet 2024, le projet de société coopérative de production (Scop), soutenu par les salariés de l’usine de La Chapelle-Saint-Mesmin, au détriment des propositions de reprise qui auraient entraîné des coupes du personnel. Une belle victoire pour la CFDT, porte-parole du projet.
essentiel, pour nous, au-delà de sauver notre usine, d’empêcher les licenciements. Nous avons alors cherché appui
auprès des instances CFDT. L’URI m’a aidé à entrer en contact avec l’Urscop, et, de fil en aiguille, les choses se sont
concrétisées. »
Même si, aujourd’hui, le projet de Scop apparaît comme le seul projet positif d’un point de vue économique et social, certains salariés avaient des doutes sur son fonctionnement. L’équipe CFDT, majoritaire, a donc dû faire preuve de persuasion en mettant en place plusieurs actions. « La CGT était réticente à l’idée d’une Scop, préférant la proposition de rachat, avec 45 licenciés à la clé. Certes, l’inconnu fait peur, personne ne savait vraiment ce qu’était une Scop et comment cela fonctionnait. On a donc dû, avec toute l’équipe, rassurer les salariés. On a insisté sur le fait qu’on serait acteurs, que l’on prendrait de grandes décisions, que chaque adhérent avait droit à une voix, en gros que l’on avancerait en démocratie. Pour cela, nous avons fait beaucoup d’assemblées pour présenter le projet, en insistant sur le fait que c’était avant tout un projet industriel. Et beaucoup de terrain et de rencontres avec les élus. Mais, c’est surtout maintenant, pour nous, que le plus dur commence. »
Toutes ces actions, menées par la CFDT, ont aidé l’opinion publique à ouvrir les yeux sur les difficultés que peuvent rencontrer nos entreprises françaises, et le combat sans faille de nos militants pour sauver leur usine a déclenché le soutien des collectivités territoriales, comme la métropole d’Orléans qui s’est engagée à racheter le site. « Cette société coopérative représente une victoire, parce que, enfin, on va pouvoir prendre notre destin en main, être acteurs de notre
entreprise. Le choix du tribunal a été de ne pas reproduire les erreurs du passé. Pour nous, cela veut dire ne plus subir les choses comme on le fait depuis longtemps. Cela veut dire aussi aucun licenciement, à savoir 226 postes conservés. »
Aujourd’hui, la nouvelle usine Duralex vient de signer un partenariat avec Le Slip français : « Ce partenariat ne peut être que positif, car ils sont très forts en communication. Ils connaissent bien notre situation, et nous soutiennent depuis le début. »Nous ne pouvons que leur souhaiter une bonne continuation, et les féliciter encore une fois pour cette victoire, qui restera, à n’en pas douter, dans nos annales syndicales.