Depuis 1993, la CFDT a placé la RTT au cœur de ses revendications. Dans une période où la RTT est mise à mal par les nouvelles dispositions gouvernementales, la FCE-CFDT réaffirme la nécessité de la mise en œuvre de la réduction collective à 32 heures.

L’accord prévoyait de 18 000 à 20 000 embauches. Au 30 août 2002, leur nombre était de 19 139. Ce chiffre, tout en démontrant la pertinence de la RTT, révèle une réussite en demi-teinte. L’atteinte de la fourchette haute en matière d’embauches était directement conditionnée au nombre d’agents à 32 h. Cette mesure ayant eu un succès modéré, le nombre d’embauches a été moins conséquent que prévu. Peut-on s’en réjouir comme le fait le président d’EDF au cours de son audition en juillet dernier par la commission de la production et des échanges de l’Assemblée nationale, alors que le chômage n’est pas vaincu et qu’il ne cesse d’augmenter chez les plus jeunes ?

Pour la CFDT, la réponse est résolument Non ! Même si la RTT n’est pas la seule solution à la réduction du chômage, elle est sans conteste une des réponses solidaires à la lutte contre le chômage. La RTT est un mouvement inéluctable, ses effets sur l’emploi ne sont plus à démontrer, les salariés en soulignent régulièrement les bienfaits sur leur qualité de vie personnelle. En dessinant une nouvelle trame temporelle, elle a aussi dynamisé le travail lui-même.

La CFDT dénonce les tentatives des directions de « tuer » les 32 heures. L’accord de janvier 99 et les accords d’unités sont toujours applicables y compris les dispositions relatives à la réduction individuelle et collective à 32 heures. Malgré les multiples tentatives d’intimidation et de culpabilisation des directions, les agents sont toujours un peu plus nombreux à bénéficier des 32 h (25,3 % agents au 30/06/2002 contre 24,3 % en janvier 2002) et sont majoritairement satisfaits de leur nouveau rythme de travail.

La CFDT dénonce les tentatives de remise en cause des accords locaux et exige l’ouverture de négociations sur l’organisation et les conditions de travail. Il faut donner aux salariés les moyens de travailler mieux (moins de stress, plus de solidarité, dynamiser le travail en équipe…) et d’être de véritables acteurs dans la vie et l’évolution de nos entreprises.
Contrairement aux idées véhiculées par les directions et amplifiées par la nouvelle majorité parlementaire et le patronat, la RTT n’est pas une utopie, ni même un fléau, encore moins une fatalité. C’est un concept que la FCE-CFDT défend depuis longtemps : travailler moins pour travailler tous et mieux.

Revendiquer les 32 heures pour tous, c’est encore et toujours défendre l’emploi, les conditions de travail, avec le souci de la compétitivité de nos entreprises et de l’amélioration du service public.

Le mouvement est lancé. A nous de l’amplifier pour continuer à changer la vie.