La sous-traitance de la filière automobile, l’emballage, la fourniture de matériel pour la construction et les composites sont les activités principales de cette industrie qui concerne 140000 salariés réunis dans une même convention collective. Avec près de 4000 entreprises, dont 3000 emploient moins de 50 salariés, le tissu industriel est principalement composé de TPE/PME. La brutale crise financière, économique et sociale, qui a éclaté en septembre 2008, a immédiatement affecté la plupart des activités de ce secteur. Pour la filière automobile, qui était la plus touchée, la création d’un fonds de modernisation des équipementiers automobiles a permis de sauver plusieurs sous-traitants mais au prix de restructurations d’entreprises et de diminution des emplois. La pression des grands constructeurs et les aides ciblés de l’Etat ont ainsi conduit à la réduction du nombre de sous-traitants et au regroupement des plus petits entre eux. Le développement de contrats sectoriels (comme en Rhône Alpes) a permis, d’autre part, d’apporter de nouvelles solutions, avec la mise en place d’un dialogue social territorial comme c’est le cas sur le bassin d’Oyonnax.
A peine remis de la crise, les industriels de la plasturgie sont maintenant confrontés à l’évolution des prix des matières premières. Dans le sillage du pétrole à partir duquel ils sont fabriqués, les prix de produits qui entrent dans la composition du plastique comme le propylène ou le paraxylène explosent. Les approvisionnements de certaines matières, comme le polyamide posent problèmes. Les délais de livraison s’allongent. Les risques de ruptures sont fréquents. La forte demande des pays émergents, prêts à payer le prix fort, explique en partie ces difficultés. Les calculs des groupes chimistes qui provoquent la pénurie contribuent aussi à la surenchère des prix. La création d’un groupe de travail commun chimie-plasturgie dans la filière stratégique industrielle « Chimie et Matériaux » issue de la Conférence Nationale de l’Industrie, doit permettre d’aborder ce type de problème.
Le matériau plastique, qui fut considéré comme une révolution technologique dans les années 70 grâce à sa légèreté, sa flexibilité, sa souplesse, est aujourd’hui attaqué pour sa propriété non biodégradable. L’enjeu environnemental est de prioriser la recherche sur le recyclage du plastique car la société ne peut s’en passer. Pour cela, une mutation technologique et économique est nécessaire. Sécuriser le recyclage par l’innovation industrielle et la formation des salariés. Améliorer les conditions de travail par la diminution de l’exposition aux risques et la réduction des pénibilités. Mutualiser les moyens de ces petites entreprises. Tels doivent être, pour la CFDT, les objectifs incontournables pour le développement de cette filière.