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La gestion des âges

On a coutume de dire que les qualités morales et les ressources de solidarité d’une société se mesurent à l’aune de la place que celle-ci accorde à ses aînés. Si le taux d’emploi des seniors en est un indicateur, alors vu sa faiblesse (45 % en Europe et 38,1 % en France en 2008), notre société n’est pas au top...

On a coutume de dire que les qualités morales et les ressources de solidarité d’une société se mesurent à l’aune de la place que celle-ci accorde à ses aînés. Si le taux d’emploi des seniors en est un indicateur, alors vu sa faiblesse (45 % en Europe et 38,1 % en France en 2008), notre société n’est pas au top.

Dans les années 80, les Etats de l’Union européenne ont cru qu’il fallait écarter les seniors de la vie active afin notamment de faire de la place aux jeunes. Pourtant dans le même temps, le chômage des jeunes de moins de 25 ans a augmenté. En 2000, la Stratégie de Lisbonne a fait apparaître qu’augmenter simultanément l’emploi des jeunes et des seniors était non seulement nécessaire mais possible.

En France, derrière le vocable « travail des seniors » se cache une réalité pesante. Les seniors sont une variable d’ajustement des effectifs. Ils ont peu ou plus d’accès à la formation professionnelle continue à partir de 45 ans. Les promotions diminuent avec l’âge. Beaucoup sont licenciés pour inaptitude physique. Les salaires augmentent peu pour les plus de 55 ans. Une des difficultés supplémentaires en cette péri ode est de convaincre les seniors de rester dans l’emploi, alors qu’ils n’y trouvent, pour la plupart, guère d’intérêt et que depuis des années, les entreprises les ont conditionnés à un départ anticipé en retraite.

Cette réalité nécessite de renforcer l’employabilité des seniors. Les entreprises doivent conduire un diagnostic quantitatif et qualitatif afin de viser à une politique d’anticipation des problématiques d’âges, de santé, de sécurité et de compétences. Elles doivent proposer des parcours d’évolution professionnelle alliant formation, mobilité professionnelle, prise en compte de la pénibilité et reconnaissance après 45 ans. Des leviers d’actions existent dans les entreprises pour permettre aux salariés de prolonger leur activité (aménager les postes et les horaires de travail, développer des nouvelles fonctions, favoriser le tutorat, …).

Toutes les mesures prises par les partenaires sociaux et le gouvernement pour le maintien dans l’emploi ne seront efficaces qu’à ces conditions. Au-delà des seniors, c’est l’évolution de l’emploi et des compétences de l’ensemble des salariés qui sont en jeu. De plus, les évolutions démographiques imposent à tous de changer de comportement.
L’obligation d’un plan d’actions concerté ou négocié avant le 31 décembre pour les entreprises de plus de 50 salariés est une opportunité à saisir par les équipes syndicales.

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