Sous la conduite de son secrétaire général, la FCE-CFDT a été reçue à sa demande par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi le 5 février, et par le ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité le lendemain. Objectif, les informer des difficultés rencontrées dans deux des branches du champ fédéral, la Pharmacie et le Verre.
Côté Pharmacie, la FCE-CFDT a fait part de ses inquiétudes concernant les établissements de production pharmaceutique opérés par des façonniers. Dans un contexte de baisse des ventes, d’évolution vers des process de fabrication biochimique, la pérennité de ces établissements pourrait être remise en question. L’activité commerciale, essentiellement la Visite médicale, se réduit : la profession évoque le chiffre de 6 à 12 000 suppressions de postes au cours des cinq prochaines années sur un total de 24 000.
Autre sujet d’inquiétude, la Répartition pharmaceutique. Elle subit la pérennisation de la taxe Acoss, et supporte la fin des marges arrière et la baisse des prix des médicaments génériques. Et se profilent les regroupements de pharmacies, la vente par Internet, et l’autorisation de la vente de médicament OTC dans la grande distribution. Cela fait beaucoup pour un secteur dont l’activité irrigue tout le territoire, et assure des obligations de service public…
La FCE-CFDT a aussi attiré l’attention sur deux autres points importants. Lasse d’être considérée comme interlocuteur utile quand le feu est dans la maison, quand le conflit est ouvert, quand les suppressions d’emploi sont annoncées, jamais la parole de la FCE-CFDT n’est prise en compte pour anticiper les évolutions de la stratégie des entreprises ou les évolutions des métiers. La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), que la FCE-CFDT, réclame n’est souvent acceptée que quand un plan de sauvegarde de l’emploi se profile. La FCE-CFDT a demandé à être considérée comme partie prenante, légitime à proposer des solutions face aux défis que l’accès aux soins et son financement collectif requièrent. Elle a demandé un lieu permettant d’élaborer des solutions alternatives aux fermetures de sites et d’évaluer les conditions de leur faisabilité. Ce lieu doit permettre de réunir, sous l’égide des pouvoirs publics, l’ensemble des parties prenantes dont les organisations syndicales et les représentants du personnel font évidemment partie.
Concernant l’industrie du Verre, la FCE-CFDT a interpellé les deux ministères sur les difficultés que rencontrent les différentes filières d’activité. Engagée depuis plusieurs années dans une phase de transition, l’industrie du Verre a enregistré une perte d’environ 5 000 emplois. Dans tous les secteurs (Verre plat, Verre creux, Verres spéciaux, Fibres de verre, Verre à la main et mécanique, etc. ), des ruptures majeures sont engagées et entraînent un changement profond de l’économie de l’industrie verrière. On constate une globalisation et un élargissement du marché et de la concurrence à bas coûts. Cette situation provoque des restructurations entraînant des fermetures et des délocalisations.
La FCE-CFDT a surtout mis l’accent sur la situation d’Arc International, qui n’est pas à la hauteur des espérances actées dans l’accord de méthode de décembre 2004. L’évolution du cours du dollar, l’arrivée massive de concurrents à bas coûts, la dégradation du marché des Arts de la table en Europe et en Amérique du Nord, ont entraîné de mauvais résultats financiers. Même si une partie des mesures prises dans l’accord de méthode ont porté leurs fruits, l’augmentation des charges, des coûts de l’énergie, le chiffre d’affaires hors acquisitions en décroissance, entraînent des difficultés supplémentaires. La FCE-CFDT a rappelé qu’aujourd’hui 1 200 salariés étaient sur la sellette, et a revendiqué qu’ils aient une activité pérenne au-delà de 2008. La FCE-CFDT a largement argumenté afin que le projet Arcodev, lié à la revitalisation du bassin d’emplois, soit amplifié et qu’une GPEC régionale soit effective afin que les objectifs de l’accord de méthode soient vraiment atteints. Enfin, la FCE-CFDT a précisé qu’il était impératif d’éviter un nouveau plan social.
La FCE-CFDT a aussi abordé la fermeture des sites de l’activité automobile de Glaverbel, en déplorant la suppression de quelques 300 emplois et l’incapacité des pouvoirs publics à maintenir cette filière d’activité. Concernant enfin la future vente de Saint-Gobain Emballage, qui regroupe plusieurs sites (Cognac, Lagnieu, Châlon, etc. ), la FCE-CFDT a souhaité être saisie en amont de toute décision quel que soit le repreneur, industriel ou fonds d’investissement, afin de pouvoir débattre du volet industriel, économique et commercial, ainsi que de l’emploi et du social.
En conclusion, il a été convenu d’une nouvelle entrevue avec les services ministériels concernés pour aborder l’évolution de ces différents dossiers.