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LA FCE-CFDT SE DOTE d’un nouveau président

Le nouveau président de la FCE-CFDT vient d’être élu par le congrès fédéral. Président, un rôle peu courant au sein de la CFDT. A quoi sert-il ?

Le nouveau président de la FCE-CFDT vient d’être élu par le congrès fédéral. Président, un rôle peu courant au sein de la CFDT. A quoi sert-il ? C’est une question que nous sommes allés poser directement aux personnes concernées lors d’une interview croisée de l’ancien et du nouveau président de la fédération.
Une occasion de faire mieux connaissance avec eux deux. Lisez plutôt.

JEAN-PAUL, tu viens d’être élu président de la fédération par le congrès. Peux -tu nous dire en quelques mots qui tu es ? J’ai 52 ans. Après un court passage dans la plasturgie, je suis entré à EDF-GDF en 1977, et j’ai adhéré à la CFDT en 1978. Ce qui m’a marqué à mon arrivée à la CFDT, c’est le mouvement de soutien aux travailleurs polonais auquel j’ai participé. Déjà à l’époque, les valeurs de justice et de défense des Droits de l’Homme motivaient mon engagement. Je me suis toujours investi dans le professionnel et l’interprofessionnel. C’est pourquoi le syndicalisme multi-professionnel proposé en 1997 au moment de la création de la FCE-CFDT m’a paru naturel.

Revenons à la fonction de président. MICHEL, toi qui es l’ancien président de la fédération, quel en est le rôle ? Pour bien comprendre le rôle du président, il est important de remonter un peu dans le temps et dans l’histoire de la FCE, avant même 1997. Dans les années 70, deux fédérations de la Chimie (une CFDT et une FO) se sont rassemblées pour former la Fédération unifiée de la Chimie CFDT, la Fuc. Le choix de doter la fédération d’un président a été retenu par les dirigeants de l’époque. Au-delà des responsables, il s’agissait que les structures et les individus s’entendent à tous les niveaux. Je pense que le rôle de modérateur assumé par le président a pleinement joué à ce moment-là, car cette unification était aussi diversement appréciée, tant du côté CFDT que des ex-FO.

Lors de la création de la FCE, le président de la Fuc a été acteur dans le processus de fusion entre la Fuc et la FGE (Fédération du Gaz et de l’Electricité CFDT), intervenant en tant que responsable politique dans les différentes structures pour expliquer la pertinence de cette fusion. La place qu’il avait occupée alors, a été appréciée comme un plus pour une fédération. Faire perdurer ce rôle est alors apparu nécessaire.

Lorsque des tensions naîtront début 2000, le président mettra toute son énergie pour que les règles de fonctionnement de l’organisation soient respectées partout, et par tous. Après cela, il restera attentif à la situation des syndicats et des structures pour s’efforcer de repérer les difficultés de compréhension ou mesurer les écarts entre les uns et les autres, et éviter que cela ne prenne des proportions trop importantes.

Le président préside le Comité directeur fédéral, il est le responsable de la bonne organisation et de la tenue rigoureuse des débats. Il se tient également à disposition des syndicats Chimie Energie.

Alors JEAN-PAUL, président, un rôle important ? Quand on prend une nouvelle responsabilité, on n’en connaît pas immédiatement le contour. Mais j’ai vécu la FCE depuis son origine. Mon assiduité aux travaux du Comité directeur fédéral m’a permis de mesurer l’importance du rôle du président dans les moments les plus difficiles. Il permet d’aider à la régulation de l’ensemble des travaux de la fédération, au bon fonctionnement des instances, à l’application des règles de fonctionnement. Ce qui est le plus difficile, c’est faire partager les choix pourtant collectifs, en particulier les règles de fonctionnement et d’organisation.

Comment devient-on, MICHEL, président de la fédération ? La fonction m’a été proposée suite au décès du précédent président, Jacques Danière. L’une des difficultés que j’ai perçue alors, était d’incarner quelqu’un qui se place au-dessus de la mêlée, qui engage l’organisation. Ce qui conduit quelquefois à devoir dépasser des positions dites naturelles. Il faut prendre du recul par rapport à la situation ou à l’événement.

Ensuite, pour réaliser le mandat, il faut une compréhension des difficultés que les uns et les autres rencontrent dans leurs responsabilités (secrétaire général, secrétaire fédéral, délégué fédéral, secrétaire de syndicat, …). Cela m’a conduit aussi à mesurer les écarts entre le « prescrit », autour duquel notre fédération est organisée, et le réel, une même fonction pouvant être exercée différemment suivant les individus. Comprendre ces difficultés et les faire partager, à l’exécutif fédéral par exemple qui a en charge le pilotage de la fédération et qui, quelquefois, s’impatiente de la mise en œuvre des actions sur le terrain. Bref, il faut une certaine rigueur, mais beaucoup de compréhension, voire d’indulgence, pour apprécier les difficultés et les réalités rencontrées par les militants à tous les niveaux.

JEAN-PAUL, comment toi es-tu devenu président ? La fonction m’a été proposée après que j’ai annoncé lors du congrès de mon syndicat en 2004 qu’il s’agissait de ma dernière mandature. J’avais lancé cette intention sans savoir quelle suite je pourrais y donner. Quand Patrick Pierron, le secrétaire général, m’a fait cette proposition, lors des entretiens qu’il a lancés dans le cadre de la politique des responsables, j’ai tout d’abord été surpris. J’appréhendais, car c’est un poste particulier et difficile à décrire. Après quelques semaines de réflexion, je l’ai accepté. L’honneur qui m’est fait, ne pouvait que me faire relever le défi d’assurer au mieux cette responsabilité. Depuis, j’ai déjà échangé plusieurs fois avec Michel pour être en capacité d’assumer ce rôle au mieux dès mon élection.

Comment as-tu vécu cette élection ? J’étais content. M’être bien préparé depuis plusieurs mois avec Michel et avec l’exécutif fédéral, mais aussi le soutien de ma délégation au congrès, m’a aidé à surmonter mon appréhension. Je me suis même senti à l’aise le dernier jour, ce qui n’est pas mon naturel. Même après plusieurs années de pratique, j’ai toujours le trac et je ne m’exprime pas facilement en public. Mais finalement, je me suis laissé porter par l’ambiance du congrès.

MICHEL, tu ne pars pas en retraite, alors pourquoi quitter cette fonction ? Cela fait déjà sept ans. Je pense qu’une durée déterminée évite l’usure et permet de remplir pleinement la fonction. En outre, j’ai d’autres engagements. J’ai toujours considéré que si le cœur du métier de syndicaliste doit être assuré dans l’entreprise pour garantir le bien-être du salarié, là ne s’arrête pas notre mission. La protection sociale, le logement, le transport, etc., sont autant de domaines qui nécessitent un investissement. Je poursuivrai donc activement tous mes engagements militants, dans la région, dans l’assurance maladie. J’ai aussi un projet personnel à mener autour de l’hébergement touristique au sein de mon village vosgien…

JEAN-PAUL, quel sera ton premier acte de président ? Je voudrais aller à la rencontre des collectifs pour les écouter, pour mesurer les difficultés qu’ils rencontrent. Il est important pour le président d’aller à la rencontre des collectifs de syndicat. J’ai d’ailleurs annoncé en congrès que je souhaitais aller dans l’ensemble des syndicats. Mais il est important de rencontrer aussi les collectifs à la fédération. J’ai beaucoup apprécié par exemple de participer au début de l’année à la réunion de l’ensemble du staff fédéral, car je le connais peu pour l’instant. Je souhaite ensuite travailler avec la fédération à améliorer nos fonctionnements pour que notre organisation soit encore plus forte.

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