L’industrie chimique européenne reste la première du monde, devant celle de l’Amérique du Nord et de l’Asie. Mais son développement économique et industriel est aujourd’hui menacé. L’industrie pharmaceutique est aussi confrontée aux même thématiques, avec des risques majeurs pour l’avenir de la recherche et des entreprises de moyenne importance.
Pour la FCE-CFDT et l’IG BCE, son homologue allemande, qui se sont rencontrées le 28 juin, il est devenu indispensable d’analyser globalement, et sur le long terme, le devenir des industries chimiques et pharmaceutiques en Europe. La nécessité d’une politique de maîtrise des risques et de développement durable signifie qu’il faudra promouvoir une approche pour de nouvelles technologies permettant l’émergence d’industries propres par la mise en œuvre de moyens accrus de recherche et d’innovation.
L’avenir de l’industrie chimique suppose de porter un regard sur les logiques industrielles par filière qui prévalent à l’échelle européenne et les partenariats que les entreprises pourraient envisager.
Une première réflexion à engager portera sur les politiques industrielles. L’accroissement des risques dans ce secteur repose avec acuité les politiques industrielles et sociales au regard des logiques économiques privilégiées par les entreprises dans la définition de leur propre stratégie.
Une seconde réflexion devra porter sur la diversité des filières d’activités. Une analyse plus fine des interactions et des complémentarités entre pétrochimie, chimie de base et chimie de spécialité avec le secteur du raffinage pétrolier, ou encore des évolutions énergétiques à venir, permettra par un meilleur diagnostic, de formuler des propositions plus adaptées.
Une troisième réflexion concernera les conséquences de la mise en œuvre du programme REACH, tant sous l’angle environnemental, industriel que social. L’objectif d’assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement par une meilleure connaissance et information sur les produits, en appliquant le principe de précaution, doit être poursuivi.
Une quatrième réflexion portera enfin sur les stratégies des groupes industriels. Elles devront être regardées en fonction des implantations territoriales européennes, du développement et de l’aménagement de bassins d’emploi autour des différents pôles de compétitivité.
L’avenir de l’industrie pharmaceutique suppose de s’intéresser à la politique du médicament et aux politiques de santé. Deux grands marchés se dessinent pour les dix ans à venir : les produits d’innovation qui supposent des efforts considérables en recherche et développement, et les médicaments génériques qui auront des impacts forts sur les factures du médicament, notamment en Europe de l’Ouest, mais qui seront aussi source de développement dans les pays qui ont rejoint récemment l’Union européenne.
La stratégie des acteurs sera, là encore, déterminante. La concentration des grands groupes se poursuit et il faudra bien observer les capacités d’adaptation aux évolutions des marchés et les positionnements sur les secteurs de niche des groupes moyens ou plus petits.
L’évolution à long terme est à prendre en compte. Une réflexion commune sera conduite pour mesurer l’attitude des fonds d’investissement sur ces stratégies. Elle nous permettra une lecture commune des enjeux et des défis que nous aurons à relever.
Le comité de dialogue sectoriel sur les politiques industrielles de notre fédération européenne, l’Emcef, sera le lieu où exprimer et confronter nos analyses.