Premier congressiste, Yves Passelaigue, syndicat chimie énergie Ile-e-France (SECIF), deuxième jour du congrès.Est-ce la première fois que tu participes à un congrès confédéral ?
Oui.
Quel est ton ressenti par rapport à ce congrès ?
Beaucoup d’émotion quand les militants ont applaudi François Chérèque à son entrée au congrès et se sont levés pour lui. J’ai senti un immense soutien envers notre secrétaire général. Pour lui, c’est important. Cela lui donne certainement de la force pour son prochain mandat et pour porter les positions CFDT. Il en faut pour peser par rapport aux réformes du gouvernement, et parler d’égal à égal avec le président de la République.
Quel est pour toi le sens du congrès confédéral ?
J’attends beaucoup du projet « le syndicalisme à un tournant, oser le changement », qui devrait donner un coup de jeune à l’édifice CFDT. Il s’agit de rendre plus efficace l’organisation CFDT pour être plus proche du salarié, plus à l’écoute des demandes des salariés.
Lors de la préparation de ce congrès, quels thèmes t’ont semblé importants ?
Tour d’abord les retraites. Mais également la solidarité et l’entraide entre structures CFDT et la mutualisation des moyens. C’est un amendement que le SECIF a déposé pour compléter le projet CFDT, et que je vais aller défendre à la tribune. Je suis en train de compléter mon argumentation en intégrant différentes interventions des syndicats que j’entends depuis hier.
En quoi cette entraide entre structures CFDT servirait-elle au salarié ?
Et bien justement, de nombreux militants souffrent du manque de temps. L’idée est de s’organiser autrement, de rendre du temps là où il y en a besoin : sur le terrain, à l’écoute des salariés.
Deuxième congressiste, Maxime Le Ru, syndicat chimie-énergie Bretagne, troisième jour du congrès. Est-ce ton premier congrès confédéral ?
Oui.
Quel est ton ressenti de ce congrès au bout de deux jours ?
C’est plus consensuel que je l’aurai pensé. Je suis aussi surpris des interventions des syndicats sur le rapport d’activité, car la majorité porte sur tout autre chose que sur l’activité confédérale : sur leurs syndicats, sur le projet de résolution,… Et puis j’ai découvert différents types de syndicats, très diversifiés. En outre, moi qui ai souvent un regard critique voire sévère envers la FCE, je suis agréablement surpris car je trouve que les interventions des syndicats chimie-énergie sont d’un niveau politique élevé.
Quel est pour toi le sens du congrès confédéral ?
Autant j’avais bien compris le sens du congrès fédéral de Clermont-Ferrand en 2008 : la structure était consolidée et il s’agissait d’avancer. Autant là au bout de deux jours, il est trop tôt pour identifer l’impact de ce congrès dans l’histoire de la CFDT.
Lors de la préparation de ce congrès, quels thèmes t’ont semblé importants ?
Le développement de la CFDT bien sûr, et le fait d’être davantage sur l’opérationnel en la matière. C’est l’axe principal de notre syndicat. La CFDT est le plus gros syndicat de France. Il est important d’être dedans pour faire bouger les choses, donner son avis. Le changement de la société va se faire par là.
Qu’est-ce que cela changerait pour le salarié ?
Participer, c’est la démocratie. En tant que salarié et citoyen, je trouve utile d’adhérer à la CFDT car c’est le seul endroit où je le sens dans la société. Ici, on fait vivre la démocratie et cela me plaît.
Troisième congressiste, Guilhain e Lecoq, syndicat chimie-énergie Auvergne-Limousin, quatrième jour du congrès. Premier congrès confédéral ?
Oui.
Quel est ton ressenti par rapport à ce congrès ?
A un tournant de la situation économique que nous vivons aujourd’hui, je suis fière d’être à la CFDT. La chaleur dans les expressions, la solidarité, la convivialité, c’est quelque chose de très fort. Je l’ai ressenti notamment dans la réponse de François Chérèque aux interventions des syndicats sur le rapport d’activités. Il a repris des points importants, des inquiétudes exprimées, il a écouté, il a entendu. A voir comment il va le traduire dans les faits mais sa sincère expression montre bien que nous pouvons tout à fait y croire. Elle était claire, notamment par rapport aux retraites. J’ai apprécié aussi la transparence affichée en matière de charte financière ; c’est très important dans notre monde d’aujourd’hui. Nous avons besoin de clarté et de transparence. La table ronde sur le développement durable avec la secrétaire d’Etat Chantal Jouanno montre aussi l’esprit d’ouverture de la CFDT. Ces échanges avec l’Etat me paraissent nécessaires pour montrer la volonté de la CFDT à porter ses réflexions, faire des propositions et permettre ainsi de faire une société plus juste que celle dans laquelle nous sommes aujourd’hui. J’ai le sentiment d’être une privilégiée en étant là, et j’en remercie la CFDT.
Quel est pour toi le sens du congrès confédéral ?
Une CFDT avec un avenir, toujours porteuse de réflexions, de propositions pour venir en aide à l’ensemble des salariés mais également à l’ensemble de la population à l’intérieur de nos frontières et aussi bien au-delà, européennes et mondiales.
Lors de la préparation de ce congrès, quels thèmes t’ont semblé importants ?
Avec les camarades du syndicat, nous avons préparé ce congrès, en présentant des amendements dont deux qui ont été retenus, sur la fiscalité écologique et sur les retraites. Nous défendons l’idée qu’une taxe doit être mise en place pour les entreprises qui ne jouent pas le jeu de l’écologie, mais pas pour les particuliers pour lesquels une taxe est un alourdissement supplémentaire, qui plus est, sans en connaître concrètement l’utilité finale. Quant aux retraites, sujet qui mérite un large débat que nous aurons à la CFDT, c’est le jeu de la démocratie et la CFDT sait faire.
Comment penses-tu te ressaisir de toute cette matière ensuite dans ton syndicat ?
J’ai effectivement envie de la partager avec l’exécutif et le conseil du syndicat, mais aussi, bien sûr, au niveau des adhérents, des militants de sections syndicales. Je voudrais également partager tous les points importants, porteurs de messages auprès des salariés.
Quatrième congressiste, Sylvie Fossez-Héroult, syndicat chimie-énergie basse normandie, troisième jour du congrès. Est-ce ton premier congrès confédéral ?
Non, c’est le deuxième. J’étais déjà présente à Grenoble en 2006.
Quel est ton ressenti par rapport à ce congrès ?
Enthousiaste et heureuse. Je sens une cohésion, les ovations faites à François Chérèque sont significatives. J’ai beaucoup apprécié la position très affirmée de la CFDT sur les retraites. Le message est clair, la position est claire. C’était très attendu par beaucoup de personnes. Certains éléments ont cependant modéré mon enthousiasme. Par exemple, je pense qu’il faudrait permettre à chaque secteur d’activité d’intervenir sur le rapport d’activité pour mieux repérer les manques et construire l’avenir. Or là, tout le monde n’a pu intervenir. J’ai repéré aussi un déséquilibre dans le contenu des amendements en débat pour l’avenir : il y en a beaucoup pour le secteur public.
Je veux dire un mot aussi sur le fait que ce congrès soit un éco-congrès. Je trouve cela excellent et cela me rend fière d’y avoir participé. J’espère que cela donnera des bonnes idées à tous les syndicats pour la réalisation de leurs prochains congrès ou autres évènementiels. Il serait bien de suivre cette dynamique maintenant qu’elle est lancée, et de la faire connaître ou partager le plus largement possible.
Lors de la préparation de ce congrès, quels thèmes t’ont semblé importants ?
Les retraites, le développement de la CFDT.
Quel est pour toi le sens du congrès confédéral ?
Il s’agit de regarder si les décisions prises il y a quatre ans ont répondu aux attentes des syndicats, et ce que l’on peut améliorer. Se remettre en question permet d’avancer.
?Extrait de l’intervention de la FCE au 47e congrès CFDT
« Cette nouvelle volonté affichée après les Etats Généraux de l’Industrie, de redynamiser la définition de politiques industrielles tant à l’échelle européenne que sur les territoires, doit se traduire dans une nouvelle démarche confédérale associant diagnostic partagé, analyse et développement de revendications tant sur le court terme que sur le moyen et long terme.
Les politiques industrielles et la maîtrise des évolutions technologiques incitent à la définition de stratégie industrielle à l’échelle Européenne et doivent intégrer des logiques de temps longs, des logiques d’excellence technologiques et des logiques commerciales.
Il faut pour cela anticiper les chocs sur les secteurs professionnels et sur les bassins d’emplois vulnérables face à la mondialisation. Il faut anticiper les zones d’emplois à risque, réorienter les aides publiques en direction des hommes plus que des entreprises, lutter contre les entreprises nomades et favoriser la mobilité des travailleurs.
Le défi est de passer d’une logique de restructurations sous contrainte à une logique d’anticipations cognitives. »
Retrouvez l’intégralité de cette intervention sur notre site internet : www.fce.cfdt.fr