L’histoire industrielle est jalonnée d’accidents aux conséquences dramatiques tant en termes humain, environnemental qu’économique. L’enjeu d’aujourd’hui est de parvenir à l’amélioration technique de la sécurité dans les entreprises et au développement d’une véritable culture de sécurité, qui intègre à la fois sécurité du travail et sécurité industrielle.
Les progrès en matière de sécurité industrielle ont d’abord reposé sur des améliorations techniques tant des procédés que des installations. La mise en place, ensuite, de politiques de sécurité globales, notamment exigées par la réglementation, ont conduit à un formalisme interrogeant à la fois la technicité des processus que leur organisation et leur articulation les uns par rapport aux autres. L’ensemble de ces éléments a permis une diminution progressive et continue des accidents liés aux procédés.
Mais, pour nombre d’entreprises, les résultats en matière de sécurité stagnent et le renforcement du formalisme peut même devenir contre-productif. Le formalisme de toutes les procédures et de tous les contrôles, même s’il rassure, ne prépare pas à l’imprévu. L’intégration des facteurs humains et organisa-tionnels dans la prévention des risques permettra de nouveaux progrès. Considérer les facteurs humains et organisationnels, c’est reconnaître la place de l’Homme dans le dispositif de prévention des risques, grâce à ses compétences, sa capacité d’initiative, sa place dans le collectif et l’organisation globale de l’entreprise. L’intégration des facteurs humains et organisationnels doit donc réinterroger la culture de sécurité des entreprises à risques.
Une culture de sécurité se construit au travers de l’expérience partagée de pratiques. Pour cela, chaque acteur dans l’entreprise doit avoir conscience qu’il n’a qu’une part des informations et des savoirs nécessaires. Cette culture de sécurité doit donc passer par la discussion, la confrontation, et l’intégration des différentes logiques de l’entreprise.
Elle implique inévitablement un dialogue à tous les niveaux de l’entreprise, du siège social aux unités de travail et élargi à l’ensemble des parties prenantes. Elle passe donc, non seulement par le respect des prérogatives des Institutions Représentatives du Personnel et des organisations syndicales, mais aussi par du dialogue social et de la sous-traitance responsable.
Agir syndicalement pour le développement d’une culture de sécurité industrielle c’est aller au-delà des politiques de sécurité des entreprises, c’est renforcer l’image responsable des entreprises à risques, c’est défendre la santé et la sécurité des salariés et des citoyens..