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La contestation des actionnaires

Parti des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, le mouvement de contestation lancé par les petits porteurs s’étend à la France...

Parti des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, le mouvement de contestation lancé par les petits porteurs s’étend à la France. Alors que la crise financière n’en finit pas d’appauvrir leur patrimoine, par la baisse du cours en bourse de leurs actions ou celle de leurs dividendes, ces actionnaires n’acceptent pas la gourmandise de dirigeants qui continuent à percevoir des rémunérations démesurées, surtout dans les entreprises en difficulté.

Les résolutions d’assemblée générale (AG) concernant les distributions de jetons de présence, stock-options, actions gratuites, retraite chapeau, parachutes dorés, mais aussi les rémunérations des dirigeants lorsque la législation du pays le permet, recueillent de moins en moins de voix et sont parfois rejetés. Les interventions dans les AG pointent quasi systématiquement un besoin de transparence et de justice dans les critères d’attribution des rémunérations fixes, variables et différées.

Le fait qu’en 2011, les 40 dirigeants des entreprises du CAC 40 et les 80 autres patrons des sociétés de l’indice SBF 120 (sociétés de bourse française) aient perçu respectivement en moyenne 34% et 31% d’augmentation, a accentué le mécontentement de nombreux actionnaires. En trente ans, le rapport entre les plus bas salaires et les plus hauts a été multiplié en France par 10, passant de 1 à 40 à 1 à 400. La volonté du nouveau président de la République de ramener ce rapport de 1 à 20 pour les entreprises à capitaux majoritairement publics est une mesure de correction des dérives.

Notre revendication de débattre des critères de rémunérations des dirigeants dans les comités centraux d’entreprises est plus que jamais d’actualité. Introduire des critères sociaux, tels le niveau des emplois ou les formations du personnel, est une mesure pertinente pour ne pas laisser des dirigeants notés sur les seuls aspects financiers et économiques.

La composition des conseils d’administration ou de surveillance nécessite une indépendance de chaque administrateur, un non-cumul de ces mandats et une compétence reconnue dans les activités de l’entreprise (économique, scientifique, sociale, environnementale, financière…). Il en est de même pour les comités de rémunération où tout conflit
d’intérêts doit être banni.

La présence d’administrateurs salariés, même s’ils ne sont pas majoritaires dans les conseils, est aussi un gage de transparence, de relais des intérêts des salariés.

Dénoncer les abus, exiger la transparence, peser sur les critères de rémunération des dirigeants sont des leviers de notre contre-pouvoir syndical dans la gouvernance des entreprises.

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