Au printemps dernier, la branche chimie de la fédération a engagé une réflexion sur l’avenir des industries chimiques en France et en Europe. Une étude a été confiée à Syndex afin d’identifier les perspectives d’évolution des différentes filières économiques du secteur. Parallèlement, les militants de Total, Rhodia et de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) se sont retrouvés pour analyser les stratégies industrielles de leurs entreprises et identifier les éventuelles complémentarités de leurs champs respectifs. Ce travail a été initié suite aux rumeurs de rapprochement entre ces groupes. Finalité identique pour ces deux démarches conjointes : anticiper les restructurations pour peser en amont sur les décisions des entreprises.
Total se recentre sur ses activités pétrochimiques : des désinvestissements dans sa chimie à l’horizon 2007 ont été annoncés. Au-delà de sa principale filiale, Atofina, le groupe est présent dans de nombreuses activités comme les engrais, colles, plexiglas, au travers d’entités à part entière qui peuvent être cédées.
Pour Rhodia, les difficultés de son PDG, lors de l’assemblée générale des actionnaires, ont révélé le manque de visibilité de la stratégie industrielle de l’entreprise. Sa nécessité de réduire son endettement passe actuellement par des cessions au plus offrant, contradictoires avec un développement industriel ambitieux.
La SNPE a été fragilisée suite à l’interdiction, après la catastrophe d’AZF, d’utiliser le phosgène, pourtant essentiel dans l’élaboration de produits industriels. Elle envisage maintenant un partenariat pour maintenir et développer sa chimie, première activité du groupe en termes de chiffre d’affaires et d’emplois. Sa filiale Isochem cherche, quant à elle, à se renforcer dans les produits de spécialités pour la pharmacie et l’agrochimie.
Ces premiers échanges ont permis d’identifier plusieurs filières économiques qui nécessitent une analyse approfondie afin d’évaluer les complémentarités possibles entre Total, Rhodia et la SNPE. Ainsi, les plastiques techniques et les spécialités pharmaceutiques seront étudiés et prendront en compte, le cas échéant, d’autres acteurs industriels présents dans ces professions. L’analyse a également fait ressortir les impacts en termes d’emplois que pourraient avoir des regroupements éventuels sur plusieurs plates-formes chimiques.