Sousl’égide du gouvernement, EDF projette une réorganisation pour nationaliser unepartie de ses activités et ouvrir le capital d’une autre partie. Face à cettemanœuvre capitalistique et financière, dénommée Hercule, la CFDT se mobilise,et a organisé une journée de grève le 19 septembre 2019. Cette journée a connuun taux de grévistes historique, jamais atteint depuis 2003, et desrassemblements partout en France.
 
Celadémontre l’attachement des salariés à défendre un modèle d’entreprise respectantson histoire de service public. La CFDT a aussi alerté le grand public sur 3dangers pour les citoyens.
 
Toutd’abord, si le secteur sefragmente encore, l’agressivité commerciale s’intensifiera à travers desplateaux commerciaux hors Europe et des salariés sous-payés. Est-ce le modèleque les Français souhaitent ? Ils ne comprennent déjà plus rien suite à lafilialisation d’EDF et Gaz de France, n’identifient plus qui fait quoi entreles acteurs, surtout depuis le changement de nom de ERDF en Enedis.Déstructurer EDF participe à rendre le secteur encore plus flou pour les Français.
 
Ensuite, la régulation actuelle dumarché ne permet pas de maintenir et de construire des moyens de productionfiables et pilotables. Si l’hiver se déploie durement et engendre un« black-out », qui assumera politiquement la catastrophe ? EDFest la seule à pouvoir gérer ce risque, une entreprise intégrée et consolidéeest une garantie pour notre approvisionnement et notre indépendanceénergétique.
 
Enfin, couper EDF en deux, trois…, c’est affaiblir l’actuel EDF. Sasituation d’entreprise publique et le tarif réglementé de vente sont des garde-fouspour les consommateurs. Demain, l’électricité deviendra un bien courant soumisà spéculation et recherche de marges bénéficiaires maximales. La mutualisationdes coûts d’entretien et de développement des réseaux préserve une égalitécitoyenne des habitants ruraux et urbains. Demain, avec un distributeur Enedisouvert aux capitaux privés, un tarif réglementé remis en cause, les zones moinsrentables seront priées à terme de se contenter du service minimal et desouscrire des services payants.
 
Un rendez-vous va avoir lieu avec le ministère,le 3 octobre. La CFDT y réaffirmera son opposition au projet Hercule.