Cette deuxième semaine a été consacrée à l’audition des victimes et à la présentation de l’usine.
Plusieurs victimes ou des proches sont intervenus. L’émotion était palpable, la colère aussi, certains avaient attendu plus de 34 heures pour être informés du décès d’un père ou d’une sœur. Les salariés ont pu dire qu’ils étaient victimes à plus d’un titre : blessés dans leur chair, ils ont perdu leur outil de travail et leur emploi. Ils avaient dû aussi subir des propos déplacés quand ils étaient traité d’assassins.
Les associations de victimes ont montré, pour certaines d’entres elles leurs dissensions, puisque certaines sont sur la thèse de l’accusation (mélange de produits chimiques) et d’autres la réfute. La CFDT par la voie de Francis Layssac, secrétaire général de l’Union régionale interprofessionnelle Midi-Pyrénées s’est d’abord associée à la douleur des victimes. Cela a été l’occasion de rappeler le professionnalisme des salariés qui après l’explosion, ont mis l’usine en sécurité. Elle a indiqué qu’elle était bien dans son rôle quand on évoque les conséquences de la catastrophe. Elles ont été humaines, mais elles ont aussi anéanti un secteur professionnel, le pôle chimique toulousain et fragilisé un bassin d’emplois pendant de longs mois. Cette catastrophe soulève aussi les problèmes générés par l’urbanisation qui a rattrapé progressivement le pôle chimique. Enfin, la CFDT a insisté sur sa motivation principale qui reste la recherche de la vérité sur la cause de l’explosion. Les débats de ce procès devront pour la CFDT mettre en lumière l’organisation du travail et de la sécurité dans l’usine pour les salariés de Grande Paroisse et des sous-traitants intervenant sur le site.
L’autre temps fort a été consacré à un historique et à la présentation de l’usine. Les débats ont fait apparaître que l’usine était bien entretenue et rénovée depuis peu. Plusieurs « oscars » internes, les certifications ISO 9001 et 14001 attestent de son meilleur niveau dans les process et la protection de l’environnement. La Drire (Direction régionale de l’Industrie de la Recherche et de l’Environnement) avait donné délégation à Grande Paroisse dans le domaine du contrôle des appareils à pression. Le personnel était formé aux risques, le personnel sous-traitant l’était à 70 %.
La CFDT, lors de cette semaine, a été confortée dans sa conviction que l’usine était au meilleur niveau européen, et que malgré tout les élus locaux ont une responsabilité dans l’urbanisation encerclant le pôle chimique.
La semaine prochaine est consacrée à l’explosion et aux premiers
constats.
