Faire le choix de la CFDT en votant lors des élections professionnelles, c’est bien. En devenant « presque adhérent », c’est l’occasion pour le salarié de découvrir la CFDT de l’intérieur. Rencontres.
C’est par ce préambule que la FCE-CFDT a lancé, il y a quelques mois, la campagne de pré-adhésions auprès des syndicats. Le secteur développement de la fédération a rencontré des militants qui se sont imprégnés du dispositif, comme Arnaud Monnier du syndicat Provence Corse, chargé de porter ce dispositif auprès des sections syndicales de son territoire. Il a aussi rencontré Noëlle Lanai déléguée syndicale chez OCP Bourely à Marseille. Elle dit avoir été séduite par le dispositif qu’elle a intégré dans le fonctionnement de sa section.
Mag FCE : Arnaud, comment as-tu découvert « la carte de pré-adhésion » ?
Arnaud : Lors d’un conseil syndical, notre secrétaire général nous a présenté la démarche. Réticent au début, j’ai tout de même voulu la présenter à des sections bien ciblées de notre syndicat. En effet, elles rencontraient des difficultés à engager le dialogue sur le syndicalisme avec certains salariés. Après cette présentation, les militants étaient libres de porter ou pas ce nouveau dispositif.
Mag FCE : Quels ont été tes arguments pour présenter le dispositif aux sections ?
Arnaud : Le constat est clair. Il y a d’une part une certaine réticence des militants à aborder l’utilité du syndicat, soit par rapport à l’aspect financier, soit pour des raisons politiques. Il y a aussi pour certains militants une véritable difficulté à parler de syndicalisation. La carte de pré-adhésion est donc l’outil pour aborder le salarié d’une autre manière. Elle doit ainsi permettre une évolution en douceur du salarié vers l’adhésion.
Mag FCE : Comment les sections syndicales ciblées ont-elles accueilli ce nouveau disposITIF ?
Arnaud : Tout d’abord, certaines n’étaient pas intéressées par cet outil puisqu’elles se développent et que les militants sont à l’aise pour proposer l’adhésion car ils s’appuient sur les résultats obtenus par l’équipe syndicale pour les salariés. A l’inverse, d’autres collectifs ont trouvé la démarche intéressante et se sont lancés dans son portage auprès de leurs collègues de travail. C’était, pour ces équipes, une nouvelle façon d’aborder les salariés, méthode qu’ils ont appréciée puisqu’ils ont fait la réflexion suivante « Enfin un syndicat qui ne nous demande pas d’adhérer de suite avant de répondre à nos questions et nos interrogations ! ».
Mag FCE : Noëlle peux-tu nous présenter ta section syndicale ?
Noëlle : Nous sommes une entreprise de 198 salariés, basée à Sainte Marthe, un arrondissement de Marseille. Nous sommes du secteur de la répartition pharmaceutique. La CFDT a obtenu 25% d’audience électorale aux dernières élections et la section compte 12 adhérents.
Mag FCE : Existe-il des perspectives de développement pour la section syndicale ?
Noëlle : Tout à fait, c’est pourquoi nous sommes toujours preneurs des bonnes idées en termes de développement.
Mag FCE : Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce nouveau dispositif ?
Noëlle : Suite à la présentation d’Arnaud, nous avons trouvé que c’était un bon support de communication et qu’il facilitait le contact avec les salariés. Il leur démontre l’utilité du syndicat, participe à lever certains freins vis-à-vis de l’adhésion et à créer ainsi des conditions favorables pour aider les salariés à franchir le pas.
Mag FCE : Noëlle, quelles ont été tes motivations pour t’approprier ce dispositif ?
Noëlle : Dans la section, avec Fabienne Zaegel, notre motivation était double. En effet, conscientes de la marge de progression de la CFDT à OCP, ce dispositif va nous aider à entrer en contact avec les salariés sans craindre un refus d’adhésion, ce qui est fort utile. Cela va également nous obliger à mettre en place un suivi des pré-adhérents et donc entretenir le lien avec ces salariés, ce qui est toujours apprécié.
Mag FCE : Même si le lancement du dispositif est récent, quel est ton sentiment ?
Noëlle : J’ai le sentiment que cette nouvelle approche de contacts et d’échanges avec les salariés va nous permettre de nous démarquer des autres syndicats présents dans l’entreprise ce qui est intéressant dans un contexte de concurrence syndicale. Nous espérons aussi que le bouche à oreille jouera en notre faveur. Cette nouvelle façon de montrer l’utilité du syndicat et cette nouvelle manière d’être plus à l’écoute des salariés vont nous aider ainsi à développer notre section syndicale.
Le secteur développement de la fédération, avec les interlocuteurs dédiés à chaque syndicat, est ainsi à la disposition de toutes les équipes pour les accompagner dans cette démarche. N’hésitez pas à les solliciter.
