Un vieux débat a ressurgi depuis le début de la crise COVID-19 et du confinement. La pénurie de masques, de certains médicaments, de vaccins a mis en lumière la forte dépendance de la France aux pays étrangers et la question de la relocalisation, de la réindustrialisation nécessaire à notre pays.
Une question qui traverse notre société depuis les années 1990, quand l’industrie représentait encore 16% de notre PIB, alors que son poids atteint péniblement les 11%aujourd’hui.
Le « made in France » n’est dorénavant plus ringard, mais au contraire très tendance. Il suffirait donc de relocaliser les activités industrielles que l’on a laissé partir il y a plusieurs décennies pour recréer de l’emploi dans nos territoires. Mais l’équation est-elle si facile à résoudre ?
Avant même vouloir relocaliser, ce qui doit être un objectif, maintenir l’industrie existante en donnant la priorité à l’investissement dans la modernisation de l’outil de travail doit être la priorité. L’un des problèmes majeurs de l’industrie française reste bien sa trop faible automatisation. La France accuse un retard inquiétant sur les autres grands pays industrialisés avec quelques 177 robots pour10000 salariés. Nous sommes très loin du Japon (364) mais également à la traine de pays européens comme l’Allemagne (346), l’Italie (212) ou même l’Espagne (191).
Pour la FCE-CFDT, l’une des clés de la relance de l’industrie en France passe donc par sa modernisation, sa robotisation et le développement de l’intelligence artificielle afin d’en renforcer la compétitivité. Un virage semble être amorcé depuis 2019, avec un regain d’investissement dans ce domaine, guidé en cela par une évolution des politiques publiques. Des mesures fiscales ont vu le jour pour favoriser la transformation numérique. Le plan de relance du gouvernement soutient aussi la modernisation des entreprises, notamment la robotisation dans les PME, dans le cadre de la Transition énergétique.
Si la robotisation est encore trop souvent associée aux pertes d’emplois et restructurations, elle est aussi le défi à relever pour garantir l’avenir de l’industrie, de nos entreprises et de nos emplois.
La FCE-CFDT entend bien prendre toute sa place pour gagner cette bataille. Elle est présente partout où elle peut agir, là où se prennent les décisions : dans les branches professionnelles, dans les Comités stratégiques de filières, dans les entreprises. Elle est aussi présente dans le domaine de la formation et des compétences des salariés, car ils sont indispensables aux emplois et aux métiers d’aujourd’hui et de demain.