Du 22 au 25 mai 2014, les citoyens européens sont appelés aux urnes pour élire 751 eurodéputés au Parlement européen de Strasbourg dont 74 pour la France, deuxième pays en nombre de représentants derrière l’Allemagne qui en compte 96.
La crise de l’Euro et les mesures drastiques d’austérité imposées par la troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) dans certains pays, notamment ceux du sud, ont installé durablement un euroscepticisme qui pourrait altérer la nécessaire continuité de la construction européenne.
Cette défiance de l’opinion publique vis-à-vis du projet européen et des partis traditionnels devrait malheureusement déboucher sur une abstention record et une montée sans précédent du populisme à travers, notamment, le vote extrême droite. Nous assistons malheureusement à une progression inquiétante des partis nationalistes dans pratiquement tous les pays européens. En Hongrie, ils sont au pouvoir et plébiscités par les urnes. En Autriche, pays pourtant épargné par le chômage massif, leur score dépasse les 20%. Dans d’autres pays, comme la France ils atteignent des résultats presque équivalents aux partis traditionnels.
Le trait commun de l’extrême droite européenne repose sur une même approche identitaire où le repli nationaliste constitue la finalité de leur programme politique. Pour eux, la survie de la nation repose sur la capacité à conserver un héritage ancestral et culturel. D’où le fait de cibler l’immigration comme un danger menaçant leur vision étroite de la nation. Surgissent alors des solutions simplistes à des problèmes complexes, le repli sur soi pour répondre à un monde qui s’ouvre, une stigmatisation de l’autre porteur de haine, contraires aux valeurs de solidarité, de respect qui ont fondé l’Europe, mettant en danger les démocraties.
Au-delà des relents nauséabonds issus d’un passé pas si lointain qu’inspire ce phénomène, il nous faut réaffirmer l’Europe comme une nécessité, donner de la perspective et de la confiance aux citoyens et salariés européens, afin de l’éradiquer.
C’est pourquoi la CFDT milite pour un projet européen ambitieux, un sursaut démocratique des partis traditionnels et des mesures sociales et économiques fortes. Le socle social commun proposé par la Confédération Européenne des Syndicats et la proposition de politique industrielle européenne construite avec IndustriAll European Trade Union vont dans ce sens.
Votez le 25 mai prochain, c’est s’engager pour l’avenir