Depuis quelques jours se débat à l’Assem-blée Nationale, un projet de loi portant sur une réforme du système de retraite. Le débat est vif et animé par des positions tranchées et contradictoires. Certains considèrent que cette réforme n’est pas nécessaire, qu’il est inadmissible de prolonger la durée de cotisation, qu’il faudrait revenir à l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. D’autres, au contraire, pensent que cette réforme ne va pas assez loin, que 65 ans est l’âge minimum pour partir en retraite et donc souhaitent prolonger la durée de coti-sation à 44, voire 45 ans.
Entre le statu quo et l’outrance, la CFDT a choisi la justice sociale. Certes, le gouvernement n’a pas répondu favorablement à sa revendi-cation d’une réforme systémique globale. De fait, la CFDT a apprécié cette réforme au regard de son contenu. L’accompagnement de modifications paramé-triques par des mesures de justice sociale est un point positif de cette réforme. La prise en compte des périodes d’apprentissage va permettre d’améliorer les droits à la retraite des plus jeunes générations.
L’abaissement du seuil de rémunération permettant la validation d’un trimestre aura des effets positifs pour les salariés à temps partiel et donc pour les femmes qui représentent plus de 80% de ces salariés. La refonte à terme des droits familiaux de retraite devrait aussi bénéficier davantage aux femmes.
La proposition de la création d’un compte de prévention de la pénibilité est intéressante. Elle va permettre aux salariés exerçant des travaux pénibles d’acquérir des droits nouveaux pour se former, de bénéficier d’un temps partiel de fin de carrière avec maintien de la rémunération ou encore de partir plus tôt à la retraite. Ces mesures spécifiques vont dans le bon sens mais ne prennent pas suffi-samment en compte la réalité de la situation des salariés en fin de carrière toujours exposés à la pénibilité.
La CFDT considère que ce projet de loi doit être amélioré. Même si cette réforme corrige certaines inégalités, d’autres en revanche ne sont pas évoquées comme la situation des polypensionnés. Elle maintient donc sa demande d’une réforme systémique globale qui pérennise le régime par répartition financé sur le long terme. Ce type de réforme, dans certains pays européens, s’est mis en place sur la durée permettant de ne pas pénaliser les salariés proches de leur départ en retraite et d’améliorer les conditions de départ des autres. Réformer le système dans une approche de justice sociale, c’est le choix de la CFDT.