Jean-François Renucci devient, à 48 ans, le troisième secrétaire général de la FCE-CFDT. Proposé unaniment par l’exécutif fédéral pour succéder à Patrick Pierron, il a été élu par le Comité directeur fédéral pour commencer ses nouvelles fonctions au 1er juin 2010.
Portrait. L’engagement syndical de Jean-François Renucci, sa détermination et son expérience sont ses atouts pour conduire l’action syndicale de la fédération dans une économie bouleversée par la mondialisation et une société en pleine mutation.
Les enjeux de la période sont multiples. Participer à la construction du syndicalisme de demain, renforcer notre capacité à mieux prendre en compte les identités professionnelles, mettre l’accent sur la qualité de vie au travail, poursuivre l’effort de syndicalisation, sont autant d’objectifs que se fixe Jean-François dans le cadre de sa nouvelle responsabilité.
Pour progresser, il est convaincu que le dialogue social est la clé des évolutions à attendre pour obtenir l’amélioration des garanties individuelles et collectives des salariés. Jean-François milite depuis de nombreuses années pour que l’articulation des questions économiques, industrielles, environnementales et sociales se traduise concrètement dans les actes par la recherche de compromis négociés. Pour lui, le syndicalisme doit faire la démonstration de son efficacité par la valorisation des acquis ainsi obtenus.
Très attaché à la négociation collective de branche, car elle est pour lui, le seul moyen de garantir une certaine équité de traitement entre les salariés des TPE/PME et ceux des grands groupes, Jean-François a eu l’occasion de négocier et de conclure des accords dans pratiquement toutes les branches du champ fédéral. S’il a également contribué à la recherche d’accords dans bon nombre d’entreprises de tous les secteurs, et ce à tous les niveaux, du local à l’international, Jean-François considère qu’une négociation ne peut être menée à son terme que si elle est engagée sincèrement, loyalement, dans le respect des uns et des autres, dans le respect des mandats et de la légitimité des acteurs. Pour lui, la confiance est un facteur déterminant de réussite et d’engagement.
Persuadé que l’avenir du syndicalisme passe par sa capacité à prendre à son compte les enjeux du développement durable, Jean-François considère qu’une action syndicale efficace, au-delà des effets concrets pour les adhérents et les salariés, est récompensée quand elle génère de l’adhésion et des résultats électoraux. Là encore, sensible aux questions de proximité avec les salariés, il est persuadé que l’échange, l’écoute et le débat participatif sont des facteurs essentiels pour la prise de décision, chacun à son niveau de responsabilité. Le fédéralisme est pour lui la meilleure réponse organisationnelle à tous ces défis. Le mandat et le compte rendu de mandat en sont la forme la plus adaptée dans un contexte de changements permanents.
Cependant, il est déterminé à renforcer cette proximité avec les salariés dans le but de renforcer la démocratie interne de la fédération. Pour cela, il entend questionner les pratiques syndicales, adapter les fonctionnements, améliorer la communication dans le prolongement de ce qui a été déjà initié depuis le dernier congrès. Pour lui, changer de secrétaire général, ce n’est pas changer de ligne mais donner une nouvelle impulsion au collectif afin de poursuivre la mise en œuvre des orientations décidées collectivement.
Toute sa carrière syndicale est ainsi construite avec du courage, de la disponibilité et de la confiance.