En négociant la création d’une section paritaire professionnelle pour la formation, la FCE-CFDT parie sur la mise en place d’une politique nationale de l’emploi pour les entreprises du caoutchouc.
Au carrefour, l’homme tend sa sébile devant les vitres des voitures arrêtées au feu rouge. Nous sommes à Rennes en fin d’après-midi. Le mendiant ne pourrait être qu’un anonyme parmi les anonymes de la rue. Mais on se rappelle soudain qu’il y a quelque temps encore, ce mendiant était un salarié de l’entreprise CF. Gomma. Plus tard, il partait de l’entreprise à la « faveur » d’un plan social… Alors comment ne pas être inquiet ? Le dépôt de bilan de l’entreprise, aujourd’hui accompagné d’un plan de sauvegarde de l’emploi (sic.) et d’une cellule de reclassement, pourront-ils éviter que cela se reproduise ?
Dans leur ensemble, les entreprises du secteur du caoutchouc, sous la pression permanente des donneurs d’ordres que sont les constructeurs automobiles qui cherchent à baisser les prix, sont poussées aux restructurations, à la sous-traitance en cascade et aux délocalisations. Alors le nombre d’emplois se réduit. Et pour les salariés qui restent, les conditions de travail se dégradent. Intensification du travail, pénibilité… Une pénibilité qui n’est pas réservée aux salariés postés, mais qui en concerne aussi d’autres, y compris les plus jeunes.
Et selon la chambre patronale, « le pire reste à venir ». Pour elle, la solution tient dans la formation professionnelle, notamment dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Au moment où il faut choisir l’organisme paritaire collecteur qui recevra les cotisations patronales pour la formation, la délégation patronale déclare que la Commission paritaire nationale de l’Emploi et l’observatoire des métiers vont désormais tenir leur rôle et faire des propositions en matière de politique de formation pour le plus grand bénéfice des salariés du secteur. Si le terme n’était pas dévoyé, on pourrait parler de « sauvegarde » de l’emploi… On peut rêver, non ?