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Isoler ou faire pression de l’intérieur ?

Ces derniers mois, la Birmanie est revenue sur le devant de la scène, nous rappelant que la junte militaire détenait le pouvoir depuis 1962. Travail forcé, systèmes éducatif et de santé complètement défaillants, répression notamment syndicale, chemises noires sont le lot commun des Birmans.

Ces derniers mois, la Birmanie est revenue sur le devant de la scène, nous rappelant que la junte militaire détenait le pouvoir depuis 1962. Travail forcé, systèmes éducatif et de santé complètement défaillants, répression notamment syndicale, chemises noires sont le lot commun des Birmans.

La communauté internationale s’est émue du traitement réservé par la junte militaire aux manifestations silencieuses des moines, puis de la population. Elle s’impatiente de voir s’engager un dialogue de réconciliation politique plus approfondi entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi, la Prix Nobel de la Paix. Pour sa part, la Confédération syndicale internationale (CSI) a organisé des campagnes qu’elle réactive régulièrement, pour que toutes les entreprises étrangères quittent la Birmanie. En agissant ainsi, elle compte affaiblir économiquement la junte.
Le positionnement tranché de la CSI relance le débat sur la meilleure façon d’agir face à un pays qui subit un régime totalitaire. Faut-il militer pour un embargo total ? Ou faire en sorte que toutes les entreprises quittent ce pays ? Faut-il prendre le risque d’affaiblir la population ?
Ou bien doit-on militer pour tenter de sensibiliser les investisseurs présents dans ce pays à la nécessité de mener des actions qui favorisent la démocratie tout en faisant pression sur le régime en place ?

Depuis les années cinquante, beaucoup de tentatives contre des régimes totalitaires ou la montée du communisme ont eu lieu. Embargos (Cuba, Afrique du Sud… ), interventions militaires sous l’égide de l’Onu (Liban, Koweït, Afghanistan…) ou bien par autorité des Etats-Unis et ses alliés (Viêt Nam, Irak… ). Hormis en Afrique du Sud, on peut s’interroger sur ces différents modes d’intervention et sur l’efficacité qu’ils ont eue pour rétablir la démocratie.

Pour notre fédération, la communauté internationale (Onu, OIT, CSI, UE… ) doit poursuivre et renforcer sa pression sur la junte. Elle doit faire valoir à l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) à laquelle appartient la Birmanie, que la population pour sortir de son isolement, doit pouvoir jouir d’un véritable gouvernement démocratique, de la liberté, mais aussi d’une intégration à la communauté internationale.
Notre fédération est concernée par cette problématique du fait de la présence du groupe Total en Birmanie. Elle a eu l’occasion de rencontrer le représentant des syndicalistes birmans et de lui réaffirmer son soutien. Elle lui a exprimé ses doutes quant à un isolement du pays. Le départ du groupe Total de la Birmanie ne règlerait rien, puisqu’un autre groupe prendrait probablement sa place sur ce même segment d’activité stratégique. La FCE-CFDT a aussi profité de cet échange pour dire son intention d’œuvrer pour que les entreprises implantées en Birmanie se coordonnent et développent une politique de responsabilité sociale afin de peser sur la junte pour le respect des droits fondamentaux. D’ores et déjà, les équipes syndicales de Total agissent dans ce sens.

Pour la FCE, la solidarité internationale est une raison d’être du syndicalisme. La CFDT a toujours fait de la défense des droits de l’Homme et des libertés syndicales un fondement de son action.

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