En 1919, les Etats signataires du Traité de Versailles ont créé l’Organisation internationale du Travail (OIT). Avec la résolution du premier conflit mondial, beaucoup sont, en effet, conscients du fait « qu’il existe des conditions de travail impliquant, pour un grand nombre de personnes, l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelles sont mises en danger ».
La mission de l’OIT est donc de rassembler gouvernements, employeurs et organisations syndicales de ses Etats membres en vue d’une action commune pour promouvoir les droits au travail, encourager la création d’emplois décents, développer la protection sociale, et renforcer le dialogue social dans le domaine du travail. L’OIT est distinguée en 1969 par l’attribution du Prix Nobel de la paix. Elle regroupe aujourd’hui 183 Etats membres, dont la France. Son siège est situé à Genève et son directeur général est actuellement le britannique Guy Ryder, ancien secrétaire général de la confédération syndicale internationale.
Par l’adoption de conventions et de recommandations, l’organisation fait depuis près d’un siècle progresser les droits des travailleurs partout à travers le monde. Liberté syndicale et reconnaissance effective du droit à la négociation collective, suppression du travail forcé, abolition du travail des enfants, amélioration des conditions de travail, élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession constituent les domaines des conventions fondamentales de l’OIT.
C’est l’une de ces conventions que le patronat français voudrait voir abroger ! Coutumier des provocations et déclarations démagogiques, le patron du MEDEF a en effet affiché sa volonté de vouloir sortir la France de la « contrainte juridique supranationale » de la convention 158 de l’OIT, qui impose aux employeurs la justification de tout licenciement.
Intolérable !
La motivation du licenciement est un droit fondamental qui protège les salariés contre l’arbitraire et la CFDT n’acceptera jamais qu’il soit remis en cause.
Plutôt que de chercher à licencier à l’envi, le MEDEF serait bien inspiré à trouver des solutions pour dynamiser les entreprises et créer de l’emploi pérenne. Heureusement, à l’opposé des envolées « lyriques » de Mr Gattaz, certains employeurs et organisations syndicales responsables savent se mettre autour d’une table, pour négocier des accords créateurs d’emplois et porteurs d’avenir pour les entreprises.