Jeune militante et maman de 31 ans, Megan Lhermitte se place en figure de proue de la section syndicale CFDT Pharmatis. Grâce à sa détermination, elle a su, avec l’aide de ses collègues de la section, développer une CFDT quasi inexistante et la rendre majoritaire. Exemple à suivre…
Mag FCE : Bonjour Mégan, peux-tu te présenter et nous dire comment tu as connu la CFDT ?
Je suis technicienne de laboratoire chez Pharmatis. En 2018, l’ancienne déléguée CFDT, qui n’était pas vraiment reconnue par le syndicat, est venue me solliciter. J’ai été élue suppléante, et je suis passée titulaire quelques mois après à la suite de sa démission. Je me suis donc retrouvée seule au CSE, avec un seul siège pour la CFDT, face à une majorité CGT.
Mag FCE : Comment as-tu fait face à ses responsabilités ?
En prenant contact avec le syndicat, qui m’a tout de suite mise à l’aise et qui m’a permis de comprendre quel était mon rôle. J’ai donc suivi beaucoup de formations, ce qui m’a aidé à prendre confiance en moi et à être à l’aise dans mes fonctions. Ces connaissances m’ont permis d’évoluer et d’acquérir également le mandat de trésorière. Sans elles, je n’aurais pas pu continuer, et sans la solidarité de la CFDT, je n’y serais sûrement pas arrivée. Grâce à eux, aujourd’hui, je milite pour les salariés avec passion et dévouement.
Mag FCE : Comment s’est passé la suite de ton mandat ?
En 2022, j’étais en congé maternité lors des élections. Les salariés ont monté eux-mêmes une liste et ont insisté pour que je sois chef de file. C’est ainsi qu’est née la section, en passant de 1 militante à 10 militants, et que nous sommes devenus majoritaires. Aujourd’hui, nous sommes fiers de compter une vingtaine d’adhérents.
Mag FCE : Quelles actions avez-vous entreprises pour arriver à ce résultat ?
D’abord, nous sommes constamment sur le terrain, à aller discuter avec les salariés, en apportant des réponses à leurs interrogations. Nous les tenons au courant de tout en affichant, par exemple, les grilles de salaires. Du coup, ils nous font confiance, et ils adhérent. Après, ils sont intéressés par tous les services que propose la CFDT, comme les aides de la CNAS, et la conjoncture actuelle incertaine les incite à nous rejoindre pour ne pas être seuls face à la direction.
Mag FCE : Comment le Syndicat Chimie Energie Picardie te soutient-il dans ces actions ?
Nous échangeons beaucoup, et ils sont toujours là pour répondre à mes questions. Et puis, comme j’ai dit ultérieurement, par le choix des formations. Au-delà de se former sur un sujet précis, les formations débouchent souvent sur des échanges qui te permettent de prendre confiance en tes capacités et de monter en compétences.
Mag FCE : Pour finir, en tant que déléguée syndicale, quelles difficultés rencontres-tu pour développer et de quel soutien aurais-tu besoin ?
Au-delà du manque de considération de certains, le coût de la cotisation est un vrai frein pour les salariés, même si derrière, on leur explique qu’il y a le crédit d’impôt… ça reste souvent compliqué, parce que beaucoup d’entre eux sont pris à la gorge. Après, ce qui pourrait aider, selon moi, ce serait que la CFDT développe son service d’aide à l’adhérent avec des partenariats afin de défendre le pouvoir d’achat des salariés au quotidien et faire en sorte que la cotisation mensuelle soit quasi invisible, car j’y reviens, mais le coût de la cotisation reste aujourd’hui le problème essentiel de la non-adhésion.