Mag FCE : Humberto, pourrais-tu en quelques mots nous parler de ton parcours professionnel et syndical ?
J’ai 44 ans, et je travaille depuis l’âge de 18 ans. J’ai démarré ma carrière chez Rhône-Poulenc Rorer à Saint-Genis-Laval en tant que technicien de maintenance, puis en maintenance en système automatisé et robotique pendant 9 ans dans la métallurgie. Je suis chez Sanofi Pasteur à Marcy-L’étoile depuis 2008. J’ai décidé d’adhérer à la CFDT en 2012.
Mag FCE : Pourquoi as-tu choisi de rejoindre la CFDT ?
Par conviction et militantisme. J’avais mon avis sur les orientations et les décisions que prenait l’entreprise et je souhaitais faire entendre ma voix et donner mon avis. La CFDT était la seule organisation syndicale au niveau national dans laquelle je me retrouvais.
Mag FCE : Tu es aujourd’hui délégué fédéral et coordonnateur CFDT du groupe Sanofi, tu n’as pas peur de prendre la grosse tête ?
Je répondrai par une citation de Nelson Mandela : « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. » Je reste moi-même en essayant d’assumer cette responsabilité et en m’appuyant sur mes équipes, et les adhérents.
Mag FCE : 2020 et 2021 ont été des années difficiles, comment les as-tu vécues avec tes équipes, et quel bilan peux-tu en dresser ?
Ces deux dernières années ont été un véritable défi pour la cohésion et les interactions sociales. Malgré les contraintes, je pense que nous avons su nous adapter pour continuer à œuvrer et à agir pour tous.
Mag FCE : Avec la crise sanitaire, comment s’est organisé le dialogue social dans le Groupe Sanofi, et quelle en est ta vision ?
Il a rapidement pris la forme de la « Zoomite » aiguë ! Nous avons collectivement pris la mesure de la problématique de sécurité sanitaire qui se dressait devant nous. Nous avons œuvré pour la mise en place de protocoles sanitaires afin que les salariés puissent travailler en sécurité. Nous avons obtenu la mise en place d’une prime pour les salariés qui ont continué à produire des médicaments et des vaccins pendant cette période.
Mag FCE : L’industrie pharmaceutique est parfois mal perçue par l’opinion publique, en tant que salarié du secteur et militant CFDT, comment vis-tu cette situation ?
Vu de l’extérieur, oui, l’industrie pharmaceutique peine à convaincre quant à sa mission première de soigner ou de limiter la propagation de maladies.
Vu de l’intérieur, la problématique de santé publique reste au cœur de mes actions et rappelle régulièrement à ma direction que l’entreprise devrait être dotée d’une « raison d’être ».
Mag FCE : Concrètement, quels sont les axes revendicatifs pour les équipes ?
Nous sommes la 1re OS du groupe, avec 32 % d’audience. Nous souhaitons maintenir les outils de production en Europe, et plus particulièrement en France afin de défendre la sécurité et l’indépendance sanitaire européenne. Cela impose une gestion prévisionnelle des outils de production, et la nécessité d’avoir des effectifs associés à ces outils de travail par le biais de la GEPP. Elle permet de maintenir les savoir-faire et les expertises en matière de santé.
Mag FCE : Quelles sont tes attentes vis-à-vis de la Fédération Chimie Energie ?
La FCE-CFDT m’a déjà offert la possibilité de m’épanouir et de représenter les adhérents. Je suis fier d’être le porte-parole de la FCE au sein d’un grand Groupe international.
Mag FCE : Quel mot ou expression pour définir ton état d’esprit et ta responsabilité syndicale ?
Fier d’être CFDT et d’agir pour tous.
Merci beaucoup Humberto.