L’Icem a tenu son 5ème congrès du 24 au 26 novembre à Buenos-Aires, en Argentine. Venus de 73 pays, 828 délégués représentaient 159 organisations affiliées. La FCE était présente.
Le congrès, le dernier pour la fédération syndicale internationale de la Chimie, de l’Energie et des Mines (Icem) a été marqué par la volonté de s’engager dans la future Fédération Syndicale Internationale de l’Industrie qui regroupera, outre les secteurs de l’Icem, ceux de la métallurgie, du textile, de l’habillement et du cuir. Face aux crises financière, économique, sociale et environnementale, le syndicalisme international a besoin de montrer sa puissance afin de peser sur les choix politiques des gouvernements et des multinationales. Un plan d’action a été construit avec cette perspective. Ainsi l’Icem entend travailler à la construction d’un avenir durable qui crée du travail décent et réalise les objectifs de développement des Nations Unies. Elle poursuivra les actions et campagnes engagées comme celles sur le travail précaire, sur la santé et la sécurité des travailleurs, sur l’égalité professionnelle, ainsi que pour le développement des accords-cadres internationaux afin de faire de la responsabilité sociale (RSE) un levier d’action syndicale.
Pour la FCE, l’ensemble de ces projets va dans le sens d’une recherche d’une plus grande justice sociale qui, dans le contexte actuel, est un vrai défi pour le syndicalisme. Plus que jamais, la solidarité entre les peuples et les organisations syndicales est essentielle pour faire face à tous ces bouleversements.
La FCE a milité pour que le syndicalisme international renforce son action sur les filières industrielles afin d’analyser les stratégies des entreprises et leur développement sur le moyen et le long terme, d’assurer le développement de nouveaux gisements d’emplois et ainsi lutter plus efficacement contre la destruction programmée de milliers d’emplois industriels.
La FCE est favorable au développement d’accords-cadres internationaux et continuera à les promouvoir dans les entreprises françaises. Ils peuvent ouvrir le champ de la négociation collective dans toutes les entreprises, et favoriser l’émergence de nouveaux droits pour les salariés. La FCE a insisté sur la nécessité d’assurer une démocratie interne forte afin que chaque fédération nationale puisse contribuer au développement du syndicalisme international.
ICEM
Depuis plus de 25 ans, l’Icem mène campagne sur le travail en sous-traitance et intérimaire. La conférence du 23 novembre 2011 aura permis de faire ressortir les avancées dans certains pays, comme le Sénégal, la Malaisie ou encore le Mozambique. Mais aussi des reculs pour d’autres, comme en Belgique, en Allemagne ou en France du fait de la crise, mais aussi par la remise en cause du système social européen. Les 400 militants réunis savent que les emplois précaires sont synonymes, outre l’insécurité de l’emploi, d’emplois peu qualifiés et de peu d’avantages. Les conditions de travail et en particulier de santé et de sécurité sont particulièrement dégradées. C’est pour ces raisons que l’Icem, avec ses affiliés, a élaboré cette campagne et construit une stratégie revendicative. Lutter contre le travail précaire sous toutes ses formes, c’est défendre le travail décent. Si le travail en sous-traitance et intérimaire ne peut être supprimé, il faut obtenir les mêmes droits en particulier en matière de salaires, de conditions de travail, de protection sociale, de droit à la syndicalisation. Pour cela, il faut faire évoluer les lois nationales et renforcer le dialogue social. Ainsi, les contrats entre donneurs d’ordre et sous-traitants doivent intégrer le respect des normes sociales internationales et nationales. Les organisations syndicales doivent être associées à tout processus de sous-traitance ou d’externalisation. Les accords cadre internationaux sont également des outils pertinents pour faire respecter les normes de l’OIT, développer la responsabilité sociale des entreprises. Le secrétaire général de l’Icem a conclu cette conférence en invitant tous ses affiliés à amplifier la lutte contre le travail précaire dans tous les pays.