Les syndicats turcs ont conclu un cycle de formation conduit par l’Icem, avec la participation de plusieurs syndicats européens. La FCE-CFDT y était.
Réunis durant deux jours à Ankara, quelque 70 délégués ont tiré les premiers enseignements du cycle de formation qui, durant une année, a permis de rassembler plus de 700 délégués turcs sur les thèmes de la syndicalisation et du dialogue social. Par groupe de 60 à 80 participants, dix réunions ont été tenues à travers le pays. Organisée par l’Icem, la fédération internationale de la chimie de l’énergie et des mines, avec le soutien du syndicat FNV des Pays-Bas, la formation a été ponctuée d’interventions de plusieurs « organisations syndicales étrangères ». La FCE a contribué à trois réunions. Elle a participé aux débats de conclusion dans la capitale turque.
Manfred Warda, secrétaire général de l’Icem était présent. Il a souligné son intérêt pour cette formation. Il a ensuite fait état des travaux engagés pour le rapprochement de l’Icem avec la fédération internationale de la métallurgie (FIM). Il a aussi brossé un tableau des conditions de travail, rappelant notamment celles des mineurs frappés par des accidents mortels au Chili, en Chine et en Nouvelle- Zélande. La partie suivante de la rencontre s’est montrée quelque peu « décoiffante » car les délégués étrangers ont été invités à dire, sincèrement, ce qu’ils pensaient de leurs homologues turcs.
A l’instar des représentants hollandais, allemands, danois, suédois et français (de la FCE) ont mis l’accent sur les difficultés que soulèvent les syndicalistes turcs, telles des fatalités, alors qu’elles ne sont liées pour l’essentiel qu’à leur propre attitude. « Cessez de vous plaindre; ou bien d’attendre les solutions venues de syndicalistes européens ; sortez du pessimisme et de l’invisibilité ; comptez sur vous-mêmes et définissez vos propres projets et revendications ». A ce regard porté sur eux, les participants ont ajouté leur propre constat, celui d’une concurrence intersyndicale interne attachée à des organisations corporatistes. Une analyse qui ne concerne pas seulement le syndicalisme turc, car le dialogue social et la solidarité restent encore à construire en Europe.