Le caractère très fluctuant de l’inflation dans la période actuelle complique les négociations salariales annuelles dans les branches et les entreprises. Selon le moment de la négociation, l’indice d’inflation retenu, le ressenti de la perte de son pouvoir d’achat ou l’ampleur de l’impact de la crise économique, chacun y va de son argumentation pour motiver sa demande : augmenter les salaires pour les organisations syndicales de salariés ; refuser ou minimiser ces augmentations pour le patronat. D’ailleurs, jamais pour ce dernier la période n’est propice aux augmentations ! Soit l’inflation est trop élevée et les directions veulent freiner l’évolution salariale pour ne pas alimenter la spirale inflationniste prix-salaires. Soit l’inflation est trop faible à cause du ralentissement économique et les directions déclarent alors ne pas avoir les moyens d’augmenter les salaires.
Lors du congrès de Clermont-Ferrand, les congressistes ont débattu et décidé de conditionner la signature par la FCE-CFDT d’un accord salarial à des augmentations générales au moins égales à l’inflation. Les difficultés économiques et les fluctuations actuelles de l’inflation ne modifient en rien cette position. En effet, les coefficients situés en bas des grilles salariales restent proches du niveau du Smic et n’offrent que très peu d’évolution de carrière. Les mesures gouvernementales n’ont eu que peu d’effet car elles sont soit facultatives (prime de transport, intéressement complémentaire,…), soit inexistantes (participation pour les petites entreprises, aides à la prévoyance, à la complémentaire santé, à la dépendance,…). De plus, les déclarations du président de la République sur le pouvoir d’achat ne sont toujours pas à la hauteur. Pourtant, la progression des salaires et le soutien de la consommation sont aussi des facteurs déterminants pour la relance de l’économie en corollaire aux investissements décidés.
Pour cela, nous voulons des accords salariaux dans toutes les branches et toutes les entreprises. Au niveau des branches, les négociations salariales concernent plus particulièrement les salaires minima. Cela permet notamment des avancées pour les salariés des petites entreprises qui ont rarement leur propre négociation. Au niveau des entreprises, les négociations salariales concernent plutôt les salaires réels, ce qui impacte directement le pouvoir d’achat.
Une bonne connaissance de la réalité économique du secteur ou des entreprises, des mécanismes salariaux et de l’inflation permet aux militants d’être en capacité d’obtenir de meilleurs résultats.
Agir partout pour les salaires est bien aussi notre priorité.