La branche des industries électrique et gazière (IEG) a organisé un rassemblement de l’ensemble de ses délégués syndicaux et mandatés nationaux. Ce sont donc quelques 220 militants qui se sont retrouvés à Bierville, les 12 et 13 janvier dernier pour débattre, échanger et partager des moments conviviaux.

L’un des maître-mots de ce rassemblement était « le changement » sous toutes ses formes, qu’il soit voulu ou subi. L’objectif principal de cette rencontre était la prise de conscience collective et individuelle de ces changements afin de les prendre en compte dans la campagne pour les élections professionnelles du 25 novembre 2010. La préparation et le lancement de la campagne électorale étaient d’ailleurs à l’ordre du jour.

Les changements. La loi sur la démocratie sociale d’août 2008, nous impose, à tous les niveaux de l’organisation, de nous interroger sur nos liens avec les salariés. Cela nous oblige à développer des pratiques qui permettent à tous les militants dans les entreprises d’implanter la CFDT, de progresser dans les élections, de développer l’adhésion.

Laurent Berger, secrétaire national, et Patrick Pierron, secrétaire général de la FCE, ont présenté les enjeux de ces réflexions. Il faut placer les salariés au cœur de nos actions, renforcer la proximité. Cela implique de changer nos pratiques syndicales et de travailler plus en réseau.

Se pose ainsi la question du syndicalisme de demain. En substance, « il sera ce qu’on en fera »… Ce qui est certain, c’est qu’il devra répondre au défi de l’avenir de la planète, au défi des inégalités et injustices.

Evidemment, et tout naturellement, ce débat nous a amené à expliciter plus précisément la loi sur la représentativité. Si pour un certain nombre de militants, cette séquence était une redite, pour beaucoup, ce fut très instructif et évocateur lorsque des militants ont témoigné de leur expérience d’élections qui se sont déroulées avec ces nouvelles règles.

La réforme des Institutions Représentatives du Personnel (IRP) au niveau interprofessionnel a été évoquée, en écho aux difficultés que rencontrent les militants suite à la mise en place des CE et DP dans la branche. Ils dénoncent les mailles territoriales trop grandes qui les éloignent des salariés et nuisent à leur travail syndical. Pourtant, ils en témoignent, il faut aller à la rencontre des salariés, répondre à leurs attentes sans renier nos valeurs et nos convictions.

La campagne électorale. La branche a déterminé la « Qualité de Vie au Travail » (QVT) comme fil rouge de la campagne. D’autant plus que parler de la QVT, c’est mettre les organisations du travail à plat, déterminer leurs impacts pour les salariés et ainsi agir sur les conditions de travail, les rémunérations, la protection sociale, le temps de travail, la santé au travail, etc. Par ailleurs, la QVT est indissociable des risques psychosociaux. D’où l’importance pour la CFDT de se saisir de ces sujets, car ces thèmes intéressent les salariés. Ils touchent directement leurs conditions de vie, y compris au-delà de leur vie professionnelle. Le bureau de branche et les délégués syndicaux centraux (DSC) accompagneront les militants pour discuter avec les salariés, des propositions CFDT pour améliorer leur qualité de vie au travail.Ce type de rencontres n’est pas coutumier dans la branche des IEG, mais nous avons décidé pour ces élections de novembre prochain, de faire une campagne 100 % terrain : pas tirage papier des tracts nationaux mais des modèles sur le site de la FCE qui prendront en compte les réalités des salariés au travers d’initiatives nationales et locales.

Et si on parlait des militants

En amont du rassemblement, la branche avait adressé un questionnaire auprès des militants afin de recueillir leurs ressentis sur leurs conditions de travail et leur organisation dans l’exercice de leurs mandats.

35 % de militants nous ont répondu. Il apparait que les militants, pour une grande majorité, aiment et ont la passion de leur travail, en dépit de leur charge de travail trop importante, des IRP inopérantes, des changements structurels et organisationnels des entreprises. Ils restent motivés car ils trouvent un appui dans le collectif, de la richesse et de l’épanouissement dans l’exercice de leurs missions. Pourtant, ils attendent plus d’aides de la part de la fédération et des syndicats.

Ils ont été entendus 10 sur 10 : la branche s’est engagée à être à leurs côtés régulièrement, à leur mettre à disposition les outils nécessaires à l’exercice de leur mission.

De l’importance des listes électorales

Gagner les élections commence aussi par l’élaboration de la liste électorale. C’est une réalité à chaque élection mais en regard des nouvelles règles de représentativité et de la démographie de notre tissu militant, la liste électorale revêt encore plus une grande attention, pour notamment pérenniser la CFDT dans l’établissement.

En effet, il faudra veiller à ne pas mettre en tête de liste des militants dont le départ est programmé dans la mandature, cela afin d’éviter de ne plus avoir d’élus dans les IRP à leur départ.

La liste doit aussi être élaborée le plus en amont possible. Dans le cadre d’une campagne efficace, les militants portés sur la liste
doivent être acteurs et se faire connaître auprès des salariés.

Les pratiques syndicales

Quelque 220 militants dans la salle, attentifs au débat en cours quand soudain un participant se lève et d’une voix forte, invective les organisateurs du rassemblement sur les conséquences de la loi de représentativité. Il est rejoint par une deuxième participante, puis un troisième. Stupeur dans la salle. Que se passe-t-il ? Ce sont des comédiens qui déroulent devant des militants surpris, des saynètes caricaturant à gros traits nos pratiques syndicales. Tous, nous nous sommes reconnus, l’un dans ce militant maladroit et mal à l’aise, passant incognito dans les ateliers, n’osant pas proposer l’adhésion, l’autre dans cette responsable de section, stressée et surbookée, ne prenant pas le temps de répondre aux questions et aux attentes des salariés. Au-delà de l’amusement à regarder ces sketchs, l’objectif de provoquer une prise de conscience collective, sans froisser, ni culpabiliser, a été atteint. Message passé 100 % .

La formation syndicale, un outil au service des militants

L’offre de formation syndicale a été présentée lors de ce rassemblement. Il a été rappelé que se former était indispensable pour remplir au mieux ses missions et atteindre ses objectifs, notamment en termes de développement de la syndicalisation.

La formation « Préparer et gagner les élections » a été fortement recommandée. Elle aide à la conception et à la mise en œuvre de plans d’actions, indispensables pour organiser et mener une bonne campagne électorale.