Après l’échec des négociations de branche sur les mesures salariales, l’exaspération des salariés s’est déplacée dans les entreprises. Des conflits durs et suivis ont émergé notamment à Storengy et à GRT Gaz.
Dans ces deux entreprises, grâce à leur pouvoir d’intervention sur le stockage et le transport de l’énergie, les salariés ont obtenu des augmentations de salaire sous la forme d’avancements aux choix et d’une prime. Mais ces victoires laissent un goût amer à tous les militants de la FCE-CFDT qui se sont battus auprès des salariés. Par exemple, à Storengy, seuls les personnels exécution et maîtrise de la direction des opérations vont bénéficier de la mesure sur les avancements au choix. Exit le personnel administratif et plus particulièrement les femmes de l’entreprise. Au GRT Gaz, ce sont les cadres qui ont été partiellement oubliés. Dans les autres entreprises de la branche, les négociations salariales s’annoncent difficiles. Dans certaines d’entre elles, les directions cherchent à calmer le jeu en donnant de nouveaux droits à certaines populations mais rien à d’autres. En adoptant un tel management, les employeurs exacerbent des revendications corporatistes et catégorielles et créent des différences de traitement importantes, à l’origine d’une véritable injustice sociale. L’atomisation des négociations par entreprise au détriment d’un dialogue de branche risque de vider petit à petit le statut des Industries électrique et gazière du contenu qu’il lui reste et la solidarité de branche ne sera plus qu’un souvenir. La valeur de la chaîne gazière ou électrique est créée par chaque maillon et l’attribuer à tel ou tel maillon au prétexte qu’il peut paralyser l’ensemble du système est profondément choquant.
En appelant tous les salariés de la branche à une action le 9 avril, la FCE-CFDT veut obtenir des droits identiques pour tous les salariés de la branche quelle que soit l’activité de l’entreprise à laquelle ils appartiennent et réaffirmer que la solidarité doit être le vecteur de l’action syndicale.