La FCE-CFDT, FO, la CFTC et le SNPADVM ont conclu le 9 septembre un accord salaires dans l’industrie pharmaceutique. Depuis presque quatre ans, la chambre patronale et la quasi-totalité des organisations syndicales de la branche s’affrontaient sur la question. Deux procédures d’opposition avaient été nécessaires pour empêcher le passage à des rémunérations annualisées.
Il aura fallu près de 40 mois pour conclure un nouvel accord salaires dans l’industrie pharmaceutique ! Il faut dire que le Leem, la chambre patronale, avait créé un obstacle de taille, en voulant imposer un nouveau calcul, basé sur des rémunérations annuelles lesquelles incluaient des éléments annexes du salaire : 13e mois ou gratifications, primes et avantages en nature notamment. Situation qui avait conduit à deux accords signés par FO, aussitôt annulés par deux procédures d’opposition menées de concert par la FCE-CFDT et les quatre autres organisations syndicales de la branche (CGT, CFTC, CGC et SNPADVM).
La présence d’un représentant du ministère, dans le contexte d’appel du gouvernement à mettre les grilles à niveau par rapport au Smic, aura été un élément décisif. Le Leem est revenu sur son exigence de substituer des salaires conventionnels annuels aux salaires mensuels. Il a accepté de discuter d’une grille démarrant au-dessus du Smic et apportant une progression à tous les niveaux de classification. Résultat : avec une date d’effet au 1er juillet 2005, le premier niveau passe à 1 225,50 euros soit une augmentation de 19,15%. Au cinquième niveau (agents de maîtrise et visiteurs médicaux), l’évolution est encore supérieure à 10%. Pour ces salariés, l’impact est équivalent sur la prime d’ancienneté. Pour les premiers niveaux cadres, l’augmentation est de l’ordre de 6,50%.
Pour la FCE, les principaux objectifs sont atteints. La grille des salaires conventionnels reste mensuelle, sur une base de 35 heures, démarre au-dessus du Smic et assure une hiérarchisation à chaque niveau de classification. Et dès le premier trimestre 2006, une nouvelle commission paritaire se tiendra sur les salaires minima mensuels.
La quasi-totalité des organisations syndicales a accepté le principe d’une réunion, en novembre, sur la démarche des rémunérations annuelles, dès lors qu’elle serait complémentaire et ne viserait pas à supprimer la base mensuelle. Cette étape nécessaire a permis de sortir la négociation des salaires de l’ornière dans laquelle elle se trouvait. Elle devrait donner des conditions plus favorables aux prochaines paritaires qui porteront sur le rôle et le fonctionnement de la Commission paritaire de l’emploi, puis sur la Charte de la Visite médicale.