Souvent invisible, dissimulé et ignoré, l’illettrisme est un fléau présent partout. 2,5 millions de personnes se trouvent en situation d’illettrisme, soit 7% des personnes ayant été scolarisées en France et âgées de 18 à 65 ans (Insee, enquête « Information et vie quotidienne »). Toutes ces personnes ont bénéficié d’apprentissages mais n’ont pas acquis – ou ont perdu – la maîtrise de la lecture et de l’écriture. Dès lors, elles ne possèdent pas les compé-tences de base pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante et sont particulièrement exposées au risque d’exclusion sociale.
Le Premier ministre a décidé de faire de la lutte contre l’illettrisme la grande cause nationale 2013. Cette grande cause regroupe un ensemble de politiques publiques à destination des enfants, portées par l’éducation nationale et le mouvement associatif. Outre la prévention, des actions sont aussi menées auprès des jeunes qui ont passé l’âge de la scolarité obligatoire (16 ans) et sont sortis du système scolaire, sans diplôme ni qualification. Ils sont près de 140 000 chaque année en France.
Pour la CFDT, l’acquisition de connaissances fondamentales par tous est un enjeu de société. Il s’agit certes d’accéder au savoir et à la culture, mais aussi à l’emploi, à la formation profes-sionnelle et donner la possibilité à chaque citoyen de participer à la vie démocratique. Avec la signature de l’ANI du 7 janvier 2009 sur la formation professionnelle tout au long de la vie, la CFDT a notamment contribué à la mise en place du Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels. Cet accord visait à conforter les plus fragiles et à définir un socle de compétences complétant celui de la formation initiale. Il permet à tous les salariés, quelque soit leur âge de réacquérir ou consolider les savoirs de base : lire, écrire, compter pour faire face à des situations simples telles que lire une consigne de travail, calculer des quantités ou communiquer avec ses collègues.
Pour la CFDT, il s’agit d’un élément clé de Sécurisation des Parcours Professionnels pour les salariés les plus fragiles. La future négociation sur la formation professionnelle à l’automne 2013 doit être l’opportunité de réaffirmer cette exigence
La Fédération, quant à elle, revendique dans toutes ses branches des dispositifs permettant de cibler ces salariés et de leur faciliter l’accès à la formation professionnelle. C’est aussi grâce à leur travail de proximité auprès des salariés que les militants identifient ceux en difficulté et contribuent ainsi à leur émancipation.