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Il y a comme un malaise à la centrale nucléaire de Paluel

Bien ancrée dans le sol, le site ressemble à une statue massive inébranlable. Mais pour les salariés… c’est le statut qui se fissure. Rencontre avec les adhérents CFDT du site....

Bien ancrée dans le sol, le site ressemble à une statue massive inébranlable. Mais pour les salariés… c’est le statut qui se fissure. Rencontre avec les adhérents CFDT du site.

En cette fin mars l’équipe syndicale du site de Paluel a invité tous les adhérents pour l’assemblée générale de la section CFDT. Jean-Paul Choulant le secrétaire général du syndicat haut-normand a fait le déplacement. Il souligne que « c’est là un moment privilégié pour rencontrer et écouter, en direct, les adhérents. Un temps fort pour échanger et débattre sur les sujets qui préoccupent ». Christophe Faucheux, l’animateur CFDT du parc « nucléaire » est aussi de la partie.

Jean-Paul fait alors une présentation du syndicat et de ses différentes activités. Il brosse le tableau des liens tissés entre le syndicat, la fédération et les structures syndicales régionales. Il met l’accent sur l’importance des rapports de proximité noués avec les sections syndicales, « un travail essentiel » qualifie-t-il. Il ajoute à sa présentation quelques chiffres, ceux qui traduisent la progression du nombre d’adhérents. « Un solde positif qui révèle que le nombre d’entrées est plus fort que celui des sorties. Ces dernières étant souvent consécutives aux départs en retraite (car tous ne restent pas adhérents) mais aussi aux départs qu’entraînent les restructurations et font « sortir » les salariés de nos champs professionnels ».

Le social à la dérive. Plusieurs participants interviennent alors pour dire qu’au cœur de la centrale les relations avec les responsables du site se tendent. Nombre d’exemples sont mis en avant et laissent à penser que la direction est dépassée. Ainsi les services des ressources humaines (RH) se montrent incapables de répondre aux questions courantes des salariés. La direction prétexte que cela est dû à l’arrivée de nouveaux agents dans les services. La discussion révèle que l’on assiste à une réorganisation, semblable à une partie de chaises musicales. Elle conduit à une cure d’amaigrissement des effectifs des services RH des établissements tandis que cette activité se concentre au siège, à Rouen. Un participant ajoute « qu’on a vraiment intérêt à connaître nos droits pour les faire valoir, car la direction en ce domaine est « à côté de la plaque »… à moins ajoute-t-il, que ce soit là de l’incompétence ou le choix délibéré d’un comportement fuyant ».

Christophe, l’animateur du parc prend le relai et intervient sur les thèmes déjà négociés ou en négociation avec la direction du parc nucléaire (DPN). Un moment pour faire le point sur le fonctionnement de la liaison et de rappeler les processus de négociations et de consultations, notamment le rôle des adhérents. Sur les accords, Christophe mentionne ceux conclus récemment, l’un sur les risques psychosociaux et l’autre sur le parcours professionnel des cadres. Il souligne la question, toujours en suspens, de la prime variable annuelle (PVA).

Les heures supplémentaires. Le débat revient en force sur le recours à la sous-traitance et les conditions de travail. « Mais cet aspect, particulièrement sensible, ne concerne pas que les sous-traitants » précise l’un des participants. Il est relayé par d’autres dans la salle. « On est contraint d’effectuer régulièrement des heures supplémentaires ». L’exemple d’une journée de quinze heures est même mis en exergue. Incroyable ! Et les heures ne concernent pas que les services de maintenance, toujours sollicités par la répétition des arrêts de tranches, périodes régulières plus ou moins longues, de quelques jours à plusieurs semaines consacrées au maintien du bon état des installations.

Ce sont aussi les salariés des activités « administratives ou services tertiaires » qui sont « sous la pression » d’un travail à la tâche… indépendant de tout horaire. Et, quand les directions sont interrogées sur le sujet, elles répondent « qu’elles ne demandent pas aux salariés d’effectuer des heures supplémentaires ». Pour la CFDT il est clair qu’on assiste à une organisation du travail qui jongle avec la réduction des effectifs, le contournement du Code du travail et les attentes de certains salariés, notamment les plus jeunes, qui veulent « arrondir » les fins de mois avec des heures supplémentaires. Sur ce point, on rejoint la question de la faiblesse de certains salaires au moment où la direction veut remettre en cause des éléments importants du statut, à l’exemple du tarif agent. Et le mot de la fin de cette journée revenant à un adhérent : « il faut s’organiser et bouger avec la CFDT, pour connaître ses droits et être plus forts, y compris avec les sous-traitants ».

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