Il ne se passe pas un jour sans qu’un média décrive diverses options de réorganisation de l’entreprise EDF !
Pour la CFDT, il est indispensable de ne pas céder à l’effervescence du « Comment changer ? », avant même de poser objectivement les raisons du « Pourquoi changer ? ». Même si actuellement EDF n’a pas (encore) de problème de trésorerie courante, une fois les derniers actifs non stratégiques vendus, il manquera durablement environ 2,5 à 3 milliards d’euros par an pour garantir les nécessaires investissements.
Le mécanisme ARENH, qui impose à EDF de céder 25 % de sa production nucléaire à un prix bradé à ses concurrents, avait pour objectif de soutenir artificiellement la concurrence, le temps qu’elle se dote de ses propres capacités de production. Ce principe est désormais détourné à des fins financières. Pour la FCE-CFDT, il est nécessaire que cela cesse, car l’ensemble des producteurs d’électricité a désormais eu le temps de s’organiser pour rentrer sur le marché de l’électricité en France, marché désormais largement ouvert à la concurrence.
Durant 20 ans, l’Etat français a soutiré excessivement de la trésorerie
d’EDF, et la récente recapitalisation de 3 milliards d’euros en 2017 est loin de solder ce passif. EDF a dès lors été empêchée de légitimement reconstituer des réserves suffisantes en prévision du grand carénage, par exemple.
Les règles de marché ne permettent plus de concilier le nécessaire développement d’infrastructures d’énergies renouvelables. La FCE-CFDT soutient la croissance des EnR lorsqu’il s’agit d’acteurs sérieux, de professionnels qui les développent et les exploitent dans la durée, et non des opportunistes avides d’argent public. En complément, le maintien d’une base de capacités pilotables, notamment le nucléaire, est indispensable.
Assurer la maintenance de nos installations existantes et développer de nouvelles unités de production, sont deux enjeux à relever par l’Etat. Une entreprise EDF forte et stable est une des clés de réussite de ces ambitions.