Plus de 2 ans après le début des discussions au niveau de la branche professionnelle, et plus d’un an après l’ouverture officielle, le 28 janvier 2020, par les employeurs de cette négociation « serpent de mer », ces derniers viennent de dévoiler des propositions à l’occasion de la commission paritaire de branche du 4 mars.  

Pourtant, dès juin dernier, la FCE avait demandé de surseoir à cette négociation compte tenu du contexte de la crise sanitaire et des inévitables conséquences économiques et sociales qui rendaient, à nos yeux, cette négociation moins prioritaire que celles relatives à la formation, au développement de l’alternance dans la branche, au cadrage du télétravail, à la santé et à la prévention des risques psychosociaux. Mais, les employeurs ont gardé cette idée fixe de rendre plus souple les dispositifs de reconnaissance individuelle, avec une part plus importante « à la main des managers » et plus réduite pour les évolutions salariales automatiques représentées par le Salaire national de base (SNB), ou la progression à l’ancienneté.

Soyons positifs, ils ont accepté de « détendre le calendrier » en indiquant d’entrée de jeu que toute évolution, en cas d’accord, ne s’appliquerait qu’à compter du 1er janvier 2023. De même, ils ont renoncé au principe d’une augmentation générale d’entreprise (AGE), concept permettant des augmentations générales différentes d’une entreprise à une autre (alors qu’aujourd’hui le SNB s’applique à tous les salariés), ce qui, de fait, rendait impossible le maintien dans la durée d’une grille unique de branche. Le principe d’une grille unique et proportionnelle (chaque augmentation générale ou individuelle s’applique de manière identique en % à chaque coefficient de la grille) serait maintenu. La question de l’ancienneté n’est pas non plus en débat à ce stade.

Ils proposent des évolutions en termes d’augmentation individuelle, avec un talon «  plancher » de 1% inférieur au « fameux » NR (2,3% en général) et une possibilité de moduler au-delà de ce talon par tranche de 0,1%. 
Sur la question de la classification, les premières propositions portent sur 7 classes au niveau de la branche, avec des possibilités de définir des « sous-classes » en entreprise.

Nous entrons donc dans le « dur » des négociations sur un sujet délicat. Celui-ci sera porté dans les prochains CNB pour définir la position CFDT et préciser nos revendications face à cette position d’entrée de négociation des employeurs, et au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Le jeudi 18 mars s’est donc tenu le 1er CNB « Thématique » sur ce sujet, définissant ainsi la feuille de route de nos négociateurs.