La mode caractérise les époques et façonne parfois les organisations. Au sein des entreprises, il est de bon ton de parler de « subsidiarité ». Ce principe propose qu’une autorité centrale ne puisse effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur.  Tout le monde a crû qu’il s’agissait d’un principe général. En réalité, en matière sociale, la tendance est plutôt au centralisme, voire au « parisianisme ». Avec la raréfaction des négociations locales sur des sujets à enjeux, les sections syndicales ont perdu le sel de leur existence. C’est un fait, la subsidiarité favorise localement la désertification syndicale, alors que les adhérents, les militants et les sympathisants sont attachés à la vie sociale de proximité. On sait que, plus le lieu de prise de décision est éloigné du salarié, et plus il se désinvestit du sujet. 

Pour pallier à cette situation, la CFDT Enedis a décidé de redonner la parole au local en organisant des consultations nationales via des questionnaires en ligne. Les négociations autour de TAUTEM (Travaillons Autrement et Transformons Ensemble nos modes de Management) et de l’égalité professionnelle constituaient des opportunités idéales. Préalablement à chaque consultation, l’équipe communication CFDT d’ENEDIS a diffusé des supports pédagogiques afin que chacun puisse s’exprimer dans le périmètre de l’accord. Depuis, le nombre de répondants est en croissance constante…

Parler de démocratie participative ne signifie pas non plus que les négociateurs nationaux mandatés par la CFDT soient désinvestis de leurs missions, car au sommet de la pyramide, les enjeux conduisent souvent à avoir une vision globale qui dépasse le local. Les remontées du terrain permettent d’enrichir les revendications et de rester connecté à la vie réelle.

Réaliser des enquêtes via Internet ne condamne pas non plus les sections syndicales… bien au contraire. Le délégué syndical est un acteur majeur de la chaîne consultative. L’avenir du syndicalisme, c’est la proximité !