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Goodyear Amiens Nord sortir de l’impasse

Une gestion équivoque de la direction du groupe Goodyear et les agissements contestables de la CGT pèsent sur l’avenir des salariés du site d’Amiens. Explications.

Une gestion équivoque de la direction du groupe Goodyear et les agissements contestables de la CGT pèsent sur l’avenir des salariés du site d’Amiens. Explications.

Le groupe Goodyear Dunlop s’est fortement endetté au cours des dernières années au point d’en arriver à un passif de 3,5 milliards d’euros. Cette gestion discutable a eu pour effet la mise en place d’un vaste plan de restructuration aux lourdes conséquences pour les salariés.

L’usine d’Amiens fait partie de ces entreprises sacrifiées sur l’autel de la rentabilité à court terme. Son activité de pneus tourisme étant appelé à fermer et celle de l’activité agraire à être vendue. Auparavant, la direction avait voulu remettre en question les droits sociaux et le temps de travail. Elle proposait les 4×8 en échange du maintien de l’activité sur le site. Ce chantage ayant été refusé par les salariés, la direction a été jusqu’au bout de sa logique.

La direction s’est attelée, depuis 4 ans, à présenter des plans de restructuration. Des plans invalidés les uns après les autres par les tribunaux par manque de justifications économiques. En octobre 2011, le Tribunal de Nanterre vient, une nouvelle fois, de suspendre le dernier plan. Ces procédures étaient portées par une CGT ultra majoritaire sur le site (86 % de représentativité). La CGT a choisi de mener un combat pour le maintien des emplois à tout prix, ce que la FCE-CFDT peut approuver, mais qui à terme devient plus idéologique que constructif. Aujourd’hui la décision de fermeture est prise par le groupe et il se pose concrètement la question de l’avenir des salariés. Il convient pour la FCE de sortir de cette impasse.

Au fil du temps, et faute d’investissements et d’activités, la situation s’est dégradée dans certains ateliers et services de l’usine. L’activité pneus de tourisme produit aujourd’hui 6500 pneus alors qu’auparavant elle produisait 24000 par jour. Cela occasionne des scènes ubuesques. En effet, des salariés jouent aux cartes ou au football, afin de s’occuper comme ils peuvent durant leurs journées de travail. Seule l’activité de pneus agraires, appelée à être vendue, se porte bien. Sa production a doublée.

Le groupe Goodyear Dunlop a donc fait le choix d’une fermeture définitive et la suppression de 817 postes de travail et d’autre part d’une vente qui pourrait maintenir 537 emplois avec le projet du repreneur américain Titan. Mais ce dernier ne donne de garantie que pour deux ans avec malgré tout un investissement de 5.5 millions d’euros.

Ces derniers temps, les événements se sont accélérés. Le repreneur a fixé la date butoir au 30 novembre pour régler la situation sociale et la direction Goodyear a fait le choix de traiter le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) au niveau du comité central d’entreprise (CCE). Ce dernier ayant l’avantage d’avoir une représentativité où la CGT n’est pas majoritaire. La CFDT a deux sièges sur cinq dans cette instance, la CGT deux sièges et la CFE-CGC un siège.

La première réunion du CCE avec la présentation d’un nouveau PSE par le groupe a malheureusement dégénéré. La CGT ayant choisi de continuer sur sa stratégie de blocage. Une élue de la CFE-CGC a été prise à partie par des militants CGT lors d’une suspension de séance parce qu’elle avait exprimé sa volonté d’entrer dans les discussions. Cela a donné lieu à une plainte déposée par cette même élue au commissariat de police. La FCE-CFDT a dénoncé ce genre d’agissements dans une déclaration commune avec la fédération de la chimie CFE-CGC.

La réaction de la direction a été de déclencher une procédure de licenciement pour faute grave de quatre élus CGT, une procédure en cours actuellement. Les élus CFDT n’ont pas voulu cautionner cette procédure et ont voté contre le licenciement, tout en demandant à la CGT de revenir à des méthodes et des positionnements qui servent le syndicalisme.

Le vote de l’expertise a aussi été très difficile et la désignation du cabinet Secafi dans des circonstances où la sérénité des débats n’était pas au rendez-vous est contestée en justice par la CGT avec un jugement prévu prochainement.

La procédure au CCE est donc suspendue à ces deux affaires. Depuis la FCE-CFDT a rencontré ces élus pour bâtir un plan de travail et une ligne directrice dans la gestion du futur PSE. Elle a rencontré le Directeur des Relations Sociales du groupe afin d’échanger sur la situation.

Entre les choix très contestables du groupe et la gestion idéologique suicidaire de la CGT, c’est l’emploi de 1354 salariés qui est en jeu, dans une région encore marquée par la fermeture à Clairoix du site Continental.

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