C’est par voie de presse que les fédérations syndicales ont été informées de la réorganisation du groupe Gaz de France. La FCE-CFDT dénonce cette absence de concertation.
Sur le fond, cette réorganisation ne paraît pas directement liée à la question de l’ouverture du capital. La création de trois pôles « amont », « commercial », « infrastructures » semble plutôt anticiper sur les évolutions du cadre juridique européen.
La constitution d’un pôle « infrastructures » regroupant transport, distribution et recherche correspond à une volonté de filialiser ces trois activités.
La direction interprète les conclusions du sommet de Barcelone en ce sens. Pourtant, rien n’oblige à filialiser le transport qui, à l’instar du RTE pour EDF, pourrait exercer son activité en toute neutralité en restant dans le giron de l’entreprise.
Pour la distribution, cette menace de filialisation est tout aussi inquiétante puisqu’elle concerne directement la mixité EDF-Gaz de France et les missions de service public.
Enfin, la présence de la recherche dans ce pôle « infrastructures » pose plus d’une question. S’agit-il de l’amorce d’une filialisation de ce secteur pourtant stratégique de l’entreprise ?
La direction semble anticiper sur ce que pourrait être le contenu de la deuxième directive. La FCE-CFDT n’approuve pas cette précipitation et demande l’ouverture d’un large débat sur la structuration de l’entreprise intégrée que doit être Gaz de France.
Si la nouvelle organisation ne facilite ni ne complique l’ouverture du capital de Gaz de France, elle s’accompagne de la volonté de trouver des capitaux propices à son développement.
La FCE-CFDT rappelle que la situation financière de l’entreprise ne semble pas imposer cette ouverture. Les dernières informations dont nous disposons indiquent que Gaz de France ne souhaite plus s’adosser à un opérateur pétrolier, voire même électricien : en réservant 3 % du capital au personnel et 10 % à des investisseurs financiers, Gaz de France introduirait en Bourse un pourcentage de l’ordre de 17 %.
Ce revirement éloigne l’entreprise du projet industriel qui semblait s’imposer il y a quelques mois et que la FCE-CFDT exigeait comme préalable à toute discussion.